Attention Talents Live : Madjo, Jamaica, The Bewitched Hands et Sly Johnson à la Flèche d’or

La Fnac présentait sa deuxième édition de son mini festival Attention Talent live à la Flèche d’Or. Après Revolver, Karimouche, Gush et Hindi Zahra, cette fois-ci, la soirée rassemblait plusieurs artistes coup de cœurs qui se sont distingués avec leurs premiers albums. A l’affiche : Madjo, Sly Johnson, Jamaica, The Bewitched Hands. Cocoon, parrain de la soirée ont également offert un mini-set en guest. Programmation éclectique que Swann et Lamiya décortique avec joie !

MADJO

Ben Callens

C’est à Madjo d’ouvrir le show. D’emblée on notera que définitivement la Flèche d’Or est devenu bien trop petite pour l’artiste et sa petite troupe très à l’étroit sur la scène. C’est une Madjo un peu stressée, et visiblement fatiguée qui se présente sur scène pour un set qui s’enchaine à vitesse éclair. Bien sûr on aime toujours ses titres, et on soulignera toujours son goût vestimentaire, mais ce set nous laisse un peu sur notre fin. Pas beaucoup de communication avec le public, des titres qui s’enfilent très rapidement les uns après les autres. On comprend cependant que le format de la soirée est particulier : les artistes n’ont que trente minutes pour dérouler leurs chansons. Du coup, Madjo livre un set express, propre mais sans véritable fantaisie, loin de l’énorme concert de la Maroquinerie auquel nous avions assisté un mois plus tôt. Si nous avons été un peu déçue, rien ne nous empêchera d’aller écouter la belle à d’autres concerts et notamment à la Cigale le 20 mai 2011.

SLY JOHNSON

Ben Callens

Non rien à voir avec Sly and the family Stone ici on parle de l’ex beat-boxer du Saïan Supa Crew qui vient tout juste de sortir son premier album. On l’avait connu avec des locks et portant des baggys mais aujourd’hui exit le look hip hop : plus classe, plus propre aussi on le découvre cheveux rasés, pull et veste. Le temps des Saïan semble si loin.
Il ne lui aura pas fallu 2 minutes pour enflammer la salle au rythme de sa soul des 70s. Il connait bien ses classiques et le cocktail prend tout de suite : quoi de mieux pour commencer un set qu’une chorégraphie avec sa choriste  et de faire participer le public. Tout au long de son set il dégagera une énergie folle.  Communicatif avec le public, il lui transmettra son groove. On en avait bien besoin car après 15min de changement de plateau on était un peu endormi . Il était tellement dans sa performance qu’on lui reproche d’avoir été trop dedans. Le public lui adore et adhère : soul à souhait et basses groovy ça suffisent amplement pour séduire et se mettre le public dans la poche ! Voilà un autre membre des Saïan à suivre de très près. Pour sa dernière chanson changement d’ambiance, ses musiciens sortent de scène (sauf le clavier), lumière sur lui et il reprend “Everybody’s got to learn sometimes” de The Korgis. Un défi de taille et moment de pure émotion.

COCOON

Ben Callens

Pour la première édition Charlie Winston était le parrain d’Attention Talents Live. Cette fois, c’est le duo folk Cocoon. En spécial guest ils monteront donc sur la scène de la Flèche d’Or interpréter quelques titres. Leur set durera une quinzaine de minutes pendant lequel ils chanteront leurs titres phares : “On my way” issu du premier album par exemple ou “Comets” du deuxième. Leur folk sucrée a assurément un public,  mais malgré leur volonté de s’éloigner de leur “folk-casimir” on a pas vraiment ressenti sur scène que c’était le cas. Pour leur dernier titre ils reprennent “New-York” de Jay Z. En général quand un artiste reprend une chanson tout à fait différente de son registre et la modifier ça peut donner de très bonnes choses, du genre la reprise de “Seven Nation Army” de Ben l’oncle Soul ! Là on a aussi un peu de mal quand Morgane de sa voix fluette et enfantine fredonne le refrain alors qu’on a en tête la voix surpuissante d’Alicia Keys qui donne toute ses tripes lorsqu’elle le chante ! Ce sera la seule fausse-note du duo clermontois qui a ponctué son set de blagues et plaisanteries en tout genre. Qu’on aime ou qu’on aime pas Cocoon, on ne peut nier leur capital sympathie énorme.

JAMAICA

On change totalement de registre : après la folk-soul de Madjo, le groove de Sly, la pop de Cocoon, Jamaica débarque avec leur rock puissant et électrique. Oui, parce que malgré leur nom de scène, Jamaica c’est pas du reggae. Pourtant c’est un morceau reggae qui est propulsé alors que le duo et leur batteur s’installent sur scène. Yeux ronds de la part du public, on se demande qu’est ce qui se passe : pourquoi personne ne joue ? Pourquoi est-ce que cette bande-son tourne ? Au bout de quelques secondes, le titre s’arrête, et Jamaica commence son set : de manière très musclé en envoyant du lourd tout de suite. En réalité, pendant les trente-minutes de prestation le groupe livrera certainement le meilleur set de la soirée.

Énergiques, rock’n’roll, complétement habités par leur titres les deux ex Poney Poney démontrent avec brio qu’ils sont un vrai groupe de rock et non pas éléctro comme bon nombre de personnes semblent l’affirmer. Le public très dansant et sautillant ne s’y trompe pas : il est séduit par les solos électriques qui ponctuent le set, et chaque titre est salué de cris  et applaudissements en tout genre. Après une prestation comme celle-ci on se dit que nous français, on n’a pas à rougir de notre scène rock : avec Jamaïca on sait qu’on a rien à envier aux américains où aux anglais ! Ils seront à l’Alhambra le 8 février prochain…nous aussi d’ailleurs !

THE BEWITCHED HANDS

Ils sont un peu fous, complétement psychédélique, et ils ont attendu trois ans avant de sortir leur premier album : Birds and Drums. Leur truc c’est la scène, alors c’est sans surprise qu’ils électrisent la scène de la Flèche d’Or. Ça fait penser à Animal Collective, parfois même à Arcade Fire, forcément avec de tels références on ne peut qu’être un très bons groupe de rock aux folles ardeurs ! Malheureusement, on n’a pas pu rester jusqu’au bout, mais une chose est certaine, on ira les écouter le 10 mars prochains à la Cigale.

 

 

 

 

 

 

 

Sabine Swann Bouchoul et Lamiya Aït Saïd