Interview : James Vincent McMorrow

La voix est haut perchée, l’instrumentation minimale, l’auteur, un inconnu. Pourtant, Early in The Morning est un pur bijou folk pur, comme il est rare d’en écouter aujourd’hui. James Vincent McMorrow a concocté cet album seul. Dans une maison en Irlande. Isolée. Face à la mer. L’histoire ressemble à celle de Bon Iver et de son fameux “For Emma, For Year Ago”. Le lien de parenté entre les deux n’est pas fictif, JVM ayant fait les choeurs pour l’Américain, il y a quelques années A l’occasion de la sortie de son premier album, on a voulu en savoir plus sur ce chanteur, son rapport à la musique. Nous l’avons aussi soumis au jeu du quizz musical.

1. Tu viens du mouvement punk et hard rock, aujourd’hui tu t’es orienté vers une musique totalement différente, pourquoi avoir fait ce choix-là ? Est-ce que c’est un choix qui est venu naturellement ?

Je ne veux pas appeler ça un choix musical, quand j’étais jeune j’ai appris à jouer de la batterie avec des groupes post-hardcore comme At The Drive-In, Slint ou encore Glassjaw, mais plus tard j’ai découvert d’autres instruments et textes, j’ai commencé aussi à écouter d’autres musiques. Oui, c’était définitivement venu naturellement.

2. On a souvent tendance à te rapprocher de Bon Iver, surtout au niveau de la voix, qu’est ce que ça te fais ?

Cela me fait super plaisir. C’est un remarquable chanteur et songwriter hors-pair. Nos albums sont différents et uniques. Ils sont comparés ensemble pour une chose, j’imagine : la façon dont ils ont été enregistrés. Très beaucoup de personnes autour de nous. Nous les avons enregistré dans un relatif isolement. Mais aussi, nous chantons de manière assez haute.

3. Bon Iver a collaboré avec Kanye West sur le dernier album, est-ce toi tu pourrais ou voudrais collaborer avec un artiste qui vient d’un univers totalement différent ?

J’ai appris à enregistrer la musique en écoutant les productions de Neptunes. Donc, j’imagine que si je pouvais choisir un artiste d’un genre différent du mien, je les choisirais eux.

4. Tes paroles ont l’air d’être des minis petites histoires, d’où vient ton inspiration ?

De partout. Ou je suis. De ce que je lis ou j’entends. De ces quelques petites choses minuscules qui aux premiers abords sont sans importance et qui pourtant traversent ma tête tous les jours. J’écris mes paroles de manière totalement dispersée. Elles apparaissent à différents moments, et rarement de manière linéaire, ce qui donne à ses histoires un côté un peu abstraits et vagues.

5. Tes chansons paraissent tristes et mélancoliques. Est-ce que tu es la même personne lorsque tu enlève ton costume de chanteur ?

J’écris des chansons pour éclairer quelques aspects de la vie que j’aurais peut-être choisi d’ignorer autrement, et c’est sans doute pour ça que mes chansons prennent un ton légèrement tristes et sombres. Signifie-t-il que je ressemble à ça dans la réalité ? Non pas vraiment. Je ne me considère pas comme une personne assez optimiste, enfin je veux dire que je ne suis pas la personne la plus forte du monde ou quoi que ce soit. On dit que je suis toujours l’avis qu’on devrait toujours suivre sérieusement, mais qu’on ne suit jamais !

6. Est-ce qu’il y a des livres ou des films qui ont influencé ta musique ?

Tellement ! Mais un seul paragraphe ne suffirait pas !

7. Comment as-tu préparé ce premier album ? Est-ce que ça était difficile ? Peux-tu nous expliquer le processus ?

Je l’ai fait pendant six mois, tout seul et oui, c’était un peu difficile. Pour pleins de raisons. Je n’avais pas beaucoup de matériels pour enregistrer, presque rien. Je ne suis pas un super ingénieur, être seul à la maison pour tout faire tout seul, rester motivé, et aussi écrire des chansons, c’est dur mentalement. Donc, oui c’était difficile de le faire. Il y a beaucoup de moment ou je me suis posé des questions, si j’allais vraiment pouvoir le finir.

Après le processus c’était simple : réveil 11 heures, enregistrement jusqu’à 4 ou 5 heures du matin. J’ai travaillé sur les onze chansons en même temps. Je n’ai jamais voulu travailler comme si je fabriquais un mur de brique. Si quelque chose ne marchait pas, je le laissais de côté, je prenais une autre chanson, et je revenais ensuite dessus avec un regard tout frais.

8. Quelle est ta chanson préférée de ton album ?

Je ne peux pas te le dire par peur de vexer les autres chansons ! Il y a des chansons que je préfère chanter en live. Ça dépend de mon humeur, mais je les aime toutes de la même manière.

9. Est-ce que tu en écoute d’autres musiciens folk ?

Bien sûr. C’est la folk music qui m’a donné envie d’écrire des chansons. J’écoute Paul Simon, Judee Sill, James Taylor, Bob Dylan, CSNY, des personnes comme ça. D’un point de vue du songwriting je trouve que ce genre de musique est complétement irrésistible.

10. Qu’est-ce que je peux te souhaiter pour cette année ?

Pleins de voyages, de concerts dans pleins de pays, et dans le plus de lieux possibles

LE QUIZZ  : entre les deux artistes, tu dois n’en choisir qu’un !

Certains choix sont impossibles, parce que tu as choisi d’opposer mes artistes préférés et je ne peux pas répondre !

Neptunes vs N.E.R.D

Impossible de choisir !

 Neil Young vs Bob Dylan

Impossible de choisir

Kid Cudi vs Kanye West

Kanye west

 Arcade Fire vs The Black Keys

Impossible !!

 Otis Reading vs Johnny Cash

Impossible !

 The National vs Band Of Horses

Impossible !

 Interpol vs Coldplay

Interpol

Rihanna vs Kesha

Rihanna

 Nirvana vs Alice In Chains

Unanswerable!

 Radiohead vs Blur

Radiohead

 Janis Joplin vs Patti Smith

Impossible de choisir !

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Je le concède, la vidéo n’a rien à voir avec l’album de James Vincent McMorrow, c’est sa reprise est absolument magistrale, juste pour cette raison, il fallait que je partage.

Propos recueillis par Sabine Swann Bouchoul