Lana Del Rey au Grand Journal de Canal+ : si on arrêtait un peu de polémiquer ?

Le mot d’Emma :

Pour la sortie de son premier album, et après toutes les polémiques à son sujet, Lana Del Rey a décidé d’apparaître sur le plateau du Grand Journal. Qu’est-ce qu’on en a pensé ?
Pas trop de risques, elle choisit d’interpréter “Video Games” accompagnée d’un simple piano à queue et de quatre violonistes
Vêtue d’un pantalon à fleurs et d’énormes créoles dorées, Lana n’avait pas l’air super en forme, presque fatiguée. D’ailleurs ça c’est pas mal ressenti dans son interprétation. Parfois un peu en retard sur les accords plaqués du piano, elle n’a pris aucun risque vocalement, laissant son timbre de voix faire le tout. Peut-être avait-elle peur de nouvelles critiques, de nouvelles polémiques. Mais cette version de “Video Games” n’était sans doute pas sa meilleure.

Un reproche ? Trop linéaire, presque terne.
Bon malgré tout, cette chanson donne toujours autant de frissons. Et sa voix est toujours aussi magnifique.

Une petite phrase m’a interpellée :

“Le plus important pour moi dans ma vie c’est d’être intègre dans mes paroles dans ma musique. Tous les gens qui travaillent sur mon label savent que je vais exactement faire ce que je veux, je fais les choses à ma manière, j’écris à mes paroles, je fais la plupart mes clips.”

Ça c’est clair. Lana Del Rey elle fait ce qu’elle veut.

C’est sans doute pour cette raison que l’on apprend qu’une séquence de l’interview a été coupée au montage, un moment où l’un des journalistes lui posait une question à propos du possible plagiat de “Video Games” avec une vieille chanson grecque.

Peu importe que David Cameron ait dit qu’il appréciait beaucoup sa musique, ou que sa prestation au Saturday Night Live ait été complètement ratée. Peu importe que les médias s’acharnent à son sujet, pour y découvrir une faille, ou que chacune de ses performances soient scrutées au détail près. Et c’est pour ça que l’on ne tient pas compte de tous les commérages du net qui affirment qu”il est ” fort probable”, que Lana Del Rey annule sa tournée médiatique en France, tout ça à cause d’une petite question mal placée. Elle serait trop susceptible affirment certains, d’autres la disent déjà diva caractérielle. C’est bien beau l’impératif …

Lana Del Rey paraît presque à l’ouest, dans son cocon, dans sa bulle. Sa voix est douce et posée. Elle répond avec gentillesse et honnêteté : donc oui, elle n’est pas formatée ni parfaite. On s’en fout qu’elle ne soit pas parfaite sur tous les shows où elle est invitée. Car elle n’a que 25 ans, et un sacré talent.

Le mot de Swann :

Tout le lynchage médiatique autour de Lana Del Rey, ça me fait doucement rire. Est-ce qu’elle mérite qu’on lui tape autant sur les doigts ? Artiste fabriqué? Marqueté ? Construite, gonflée, refaite, créée…on s’en fout ? Tous les artistes des majors le sont un peu. Quels artistes signés chez une major peut prétendre être 100% authentique ? C’est un mensonge, qu’on arrête donc de polémiquer la-dessus.

Deuxième chose qui me fait doucement rire. Les gens semblent outrées de voir que Lana Del Rey n’est pas une artiste indé. Que son album soit aussi mainstream…Mais à quel moment on s’est vraiment dit qu’elle était indé la demoiselle ? Ben oui, son album est fait pour être vendu, au plus grand nombre si possible. On le sait aussi que ses chansons c’est un peu de la tarte à la fraise couverte de chantilly. Sucré, sirupeux, mielleux si vous le voulez. Grandiloquent, trop produit. Rien à changer depuis “Video Games” et “Blue Jeans”… Enfin si. La belle est sorti du domaine confidentiel pour se faire connaître du grand public. Elle ne “nous appartient plus”. Les hypeux crient au scandale. Les hipsters se sentent dépossédés. On la tabasse, on la met à terre, on critique ses paroles…Mais ce qui est drôle, c’est que les hypeux, les hipsters, les journalistes, blogueurs, critiques l’ont encensé, et ont tous écouté l’album.

Non Born To Die ne révolutionne rien. Il est bon. Il y a du déchet c’est vrai. Mais, on retrouve ce qui fait Lana Del Rey, l’espèce de schizophrénie jusqu’à dans la voix. C’est vrai aucun des titres n’a la puissance de “Vidéo Games” ni de “Blue Jeans“. Mais, “Million Dollar Man”, “Summertime Sadness” ou encore “Carmen” restent de très bonnes factures. Il ne marquera peut-être pas l’histoire du disque. En revanche, on se souviendra de Lana Del Rey, comme étant l’artiste qui est passée du statut de pseudo idole adulé à reine malmenée en l’espace de deux mois à peine.