On y était : Hiboo Session au Café de la Danse (en compagnie d’une presse spécialisée déconnectée)

L’amour de la culture et de la musique nous unit. On se croise aux mêmes events. On écoute les mêmes artistes, les mêmes albums, les mêmes concerts. On se retrouve au Café de la Danse. Moi pour écouter deux artistes qui m’ont littéralement envouté via Youtube. Eux, pour fêter leur nouvelle formule. Moi, je ne suis qu’une blogueuse parmi tant d’autres et un bébé journaliste avec pas assez de galons pour avoir une “crédibilité” dans le monde de la culture. Eux, c’est Chronicart. Magazine de culture “connectée” qui avait invité une ribambelle de personnes. Un Poids lourd dans le sac des hipsters et des bobos parisiens. Un magazine que j’aime beaucoup par ailleurs. Mardi, on était tous à la première Hiboo Session. Pendant que moi je pleurais toutes les larmes de mon corps en écoutant Flo Morrissey et Jacko Hooper (surtout 9Mary), eux se saoulaient, riaient, parlaient fort. Très fort. Tellement fort que la rumeur de leurs discussions couvrait la voix de la petite anglaise. Un fait qui n’est gère isolé puisque cette presse spécialisée, ces gens du milieu ont l’habitude de se faire remarquer de cette manière-là. En manifestant un intérêt moindre à ce qu’il se passe sur scène. Pire, en manquant allégrement de respect aux artistes. S’il y a bien une chose qui me révoltent par dessus tout c’est ça. Pourquoi s’emmerder à venir en concert si ce n’est que pour emmerder les gens qui eux veulent écouter le concert ?? D’autant plus que les invités de Chronic’art  sont tellement connectés sur internet, Iphone, Ipad, Ipod, Icequetuveux qu’ils en oublient comment ça se passe IRL. IRL quand une meuf de 17 ans qui arrive dans un pays inconnu, chante seule avec sa guitare dans une salle aussi intimidante que le Café de la Danse et présente pour la première fois des chansons brutes, la moindre des choses seraient juste de la fermer et de l’écouter. IRL, on respecte les musiciens et la musique surtout quand on dit l’aimer et la défendre. T’as pas kiffé, et ben casse-toi. C’est aussi simple que ça.

Cette soirée Hiboo Session était vraiment bien, mais elle aurait pu être superbe sans tous les parasites. Il n’en demeure pas moins que la prestation des deux invités a été magique. Flo Morrissey m’a époustouflé. Elle m’a confié post gig qu’elle était pétrie de trouille. Pourtant, elle s’en est sortie comme une chef. 17 ans donc, et une voix hallucinante, qui se balade dans les aiguës et les notes les plus graves. Des compos courtes certes, mais déjà prometteuse. Un folk hanté qui n’est pas sans me rappeler celui d’Alela Diane. Quant à Jacko Hooper, cela fait déjà bien longtemps que je clame mon admiration à son égard. Son concert m’a convaincu qu’il est à mettre dans le même écrin que James Vincent McMorrow ou Ben Howard. Un folk sans artifice qui touche directement au cœur. J’ai pleuré pendant une bonne partie de son set. Il m’a d’ailleurs rappelé combien j’aimais le folk. Il m’a une nouvelle fois convaincue qu’il n’y a rien de mieux qu’un chanteur qui se met à nu, seul avec sa voix et sa guitare, sans artifice, sans instruments superflus qui viendraient étouffer la beauté mélodique originelle. Sans doute que Flo Morrissey et Jacko Hooper ne correspondaient aux goûts hype des invités C’A. Sans doute manquaient-ils de légitimité car personne encore n’en parle dans la presse spécialisée. Sans doute que les jeunes talents ne les intéressent pas… et là, c’est sans doute pire que tout…

Pour mieux comprendre :

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