Quand le folk s’affiche au cinéma

Sais-tu qu’à l’origine, le folk était un chant populaire et engagé ? Aujourd’hui, on a un peu tendance à tout mettre dans le panier folk dès lors qu’un artiste chante simplement avec sa guitare. Non, le folk c’est bien plus que ça. C’est un chant contestataire, remplis de revendications politiques. On ne se battait pas à les armes, mais avec la musique, et parce qu’il ne pouvait parler, alors il chantait : Buffy Sainte-Marie chantait la cause des indiens, Woodie Guthrie militait pour la fin de la guerre, Johnny Cash se faisait porte-voix des prisonniers etc. Des folksingers, on en a oublié beaucoup en chemin. On en retrouve deux au cinéma actuellement.

VIOLETA

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Andres Wood retrace la vie de la chanteuse chilienne Violeta Parra. Une véritable icône au Chili. Une artiste engagée, une femme extraordinaire qui était capable de casser sa guitare sur la tête d’un spectateur trop bavard pendant ses concerts. Elle était le porte-voix de la culture chilienne. Une chanteuse, une artiste aussi dont les œuvres étaient exposées un temps au Louvre. Comme beaucoup des grands artistes passionnées et torturées, sa vie fut courte et tragique. Encore amoureuse de son amant Gilbert Favre, elle se suicide un matin de 1967. Quelques mois avant elle avait finie d’enregistrer la joyeuse “Gracias a la vida” (chanson popularisée par Joan Baez).

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SEARCHING FOR SUGAR MAN

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Peu de personnes en France savent qui est ce Sugar Man : Sixto Rodriguez. Dans son propre pays, il demeure aussi un inconnu. En revanche, c’est une superstar de la musique folk-blues en Afrique du Sud ou en Australie. Le poète des quartiers pauvres pourtant a sorti deux albums magnifiques, d’une beauté telle qu’il aurait pu appartenir au répertoire de Bob Dylan…Mais le succès n’est jamais venu à lui. Si bien que la légende raconte qu’il se serait suicidé sur scène. En fait, il continue simplement sa vie à Détroit, comme ouvrier en bâtiment, dans l’indifférence la plus totale : il galère pour boucler les fins de mois, ce qu’il ne sait pas ce que de l’autre côté de l’Atlantique, il devient une star. C’est une Américaine qui ramène le CD avec elle en Afrique du Sud. Les chansons militantes de Rodriguez trouve un écho remarquable la-bas, et très vite ses chansons deviennent des hymnes de la lutte contre l’apartheid, ses deux albums (piratés) s’arrachent, sauf qu’il n’en touche pas un centime. La reconnaissance du chanteur ne viendra finalement qu’en 1998. Un concert magistral au Cap. Rodriguez à 70 ans, et il a enfin le succès qu’il mérite.

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