Shannon Wright, la belle écorchée

shannon wrightShannon Wright fait partie de ces artistes, peut-être devenus trop rares, qui font de la musique parce que leurs tripes ne leur en laissent pas le choix. Elle compose, chante d’une manière aussi vitale qu’elle respire. Elle refuse la concession, le commercial, ne vit pas de sa musique, elle est marginale et en tire sa force. Et c’est réellement cette urgence qui transpire dans ce nouvel album In Film Sound.

Cet album est rugueux, la guitare saturée, tendant vers le stoner même. Mais là où certains titres comme “Noise Parade” qui ouvre l’album pourraient faire passer pour des midinettes l’équipe virile d’un Josh Homme, c’est paradoxalement la fragilité et la délicatesse de Shannon que l’on retient une fois l’écoute terminée. Elle se met à nue dans ses titres, et c’est donc tout le nuancier de nos émotions qu’elle aborde. La colère, la désillusion, la déception, on a le goût du sang sur les lèvres, et puis seule avec son piano sur le titre “Bleed” on ne peut finalement que rendre les armes et pleurer avec elle, “won’t somebody come and shade this bleeding heart“…

C’est album est la bande son d’une histoire passionnelle, oscillant entre la haine, le désir, l’amour, la violence des sentiments, une histoire qui finit mal. Mais attention même si la teinte générale est noire, ce n’est pas un album dépressif, car qui dit passion dit sensualité exacerbée, violence et beauté de l’instant. Shannon dit qu’elle se présente à chaque nouveau concert avec l’appréhension d’un premier rencard, comme il doit être bon d’assister à cet instant d’intimité…

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