Ma première fois avec Rammstein (Vieilles Charrues)
Jeudi 18 juillet 2013. Carhaix, Finistère, Bretagne.22h25. Ma première fois avec Rammstein a été douloureuse malgré tout leur va et vient ardents plein de bonne volonté.
J’y suis allée. Pas à contrecoeur, bien au contraire. Très motivée et curieuse de ce qui allait m’attendre. L’entrée en matière était fougueuse bouillante. Tous ces feux d’artifices ont fait office d’appel aux milliers de festivaliers venus essentiellement pour les Allemands, et ont dès lors accourus s’entasser sur les derniers mètres carrés de la pelouse Glenmor.
Passés les préliminaires des présentations en bonne et due forme, Rammstein sort le grand jeu. Bouillant, avec les cracheurs de feux. Hard, avec le vomis. Torride, avec leurs tenues SM ensanglantées. Dur, avec les paroles dont je ne comprends pas un seul mot. La totale. Ils donnent tout.
Mais le plaisir et les sensations sont éphémères. La jouissance n’est pas atteinte malgré tout le mal qu’ils se donnent. La grosse caisse rageuse, les guitares qui hurlent, la férocité du chanteur. Tout est pourtant dosé au millimètre près. Mais ça ne prend pas de mon côté, aucune excitation. Pourtant, tout a été fait pour me stimuler. Raté, la sauce n’a pas pris, et ne prendra surement jamais. Mais bon, chacun sa came. Et clairement, Rammstein n’est pas la mienne.
Rammstein fait la moitié du chemin en proposant sa musique et ses textes. A l’auditeur de faire sa part du boulot en fouillant un peu pour comprendre ce qu’ils sont, d’où ils viennent (naître en RDA dans les années 60, ça rend critique…), et comment ils nous présentent le monde dans lequel nous vivons. Lorsqu’ils nous parlent de Josef Fritzl, c’est un peu moins soutenable que lorsque c’est Claire Chazakl qui nous explique comment cet homme a séquestré et violé sa fille sous sa maison pendant 24 ans…
Notre monde n’est pas joli, Rammstein le met en musique, à sa manière…
Wiener Blut
Viens avec moi, viens dans mon château
Le plaisir t’attend au sous-sol
Nous ne voulons surtout pas faire de bruit
(Nous voulons) vaincre le temps
Oui, le paradis se trouve sous la maison
La porte se ferme et la lumière s’éteint
Êtes-vous prêts ?
Êtes-vous là ?
Bienvenue dans l’obscurité
Dans l’obscurité
Ici en bas, personne ne peut nous déranger
Personne ne doit nous entendre
Non, personne ne va nous découvrir
Nous goûtons les joies de la vie
Et même si parfois tu es seule
Je vais planter en toi une petite soeur
La peau si jeune et la chair si ferme
Sous la maison un nid d’amour
Êtes-vous prêts ?
Êtes-vous là ?
Bienvenue dans l’obscurité
Dans l’obscurité
Dans la solitude
Dans la tristesse
Pour l’éternité
Bienvenue dans la réalité
Si tu te promènes dans la profonde vallée
Êtes-vous prêts ?
Que ton existence soit sans lumière
Êtes-vous là ?
Ne crains aucun malheur, aucun tourment
Préparez-vous
Je suis près de toi et je te tiens
Je te retiens dans l’obscurité
Dans l’obscurité
Autre évocation d’un fait divers peut-être oublié : « Mein Teil » qui relate le crime perpétré par Armin Meives (http://fr.wikipedia.org/wiki/Armin_Meiwes) en 2001.
« En 2001, Armin Meiwes publie plusieurs annonces sur Internet, dans lesquelles il déclare rechercher un homme voulant être mangé. Cette annonce est tout à fait sérieuse et le fait de manger la personne est à prendre au sens propre.
Plusieurs personnes lui répondent, dont Bernd Jürgen Armando Brandes, un ingénieur berlinois de 42 ans. La rencontre entre les deux hommes a lieu au domicile d’Armin Meiwes en mars 2001. Après avoir eu des rapports sexuels, ils décident d’un commun accord de sectionner le pénis de Bernd Jürgen Armando Brandes. Ils le cuisinent et le mangent ensemble. Toute la scène, qui dure plus de 9 heures, est enregistrée.
Une fois le repas terminé, toujours avec l’accord de son hôte, Armin Meiwes le tue de plusieurs coups de couteau à la gorge. Dans sa cave, il l’étripe et découpe plusieurs morceaux de chair, dont il gardera certains au congélateur pour les manger plus tard. Sur ce point il déclare : « Je l’ai pendu par les pieds, éviscéré. J’ai découpé quelque 30 kilos de viande, les meilleurs morceaux ont été conservés dans mon congélateur ». »
Encore une fois, la mise en scène de Rammstein (avec tablier de boucher et chaudron en feu…) cherche à nous interpeller. Ils nous renvoient une image de notre monde écœurante mais finalement pas si exagérée…
Finalement, tout cette mise en scène grand-guignolesque a un sens.