On y était : Turner Cody et Black Yaya (Herman Dune) au Comptoir du Jazz, Bordeaux

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Ambiance feutrée et concert intimiste, tel était le programme de ce Mercredi 25 Septembre au Comptoir du Jazz, club bordelais réputé tant pour la qualité que pour la diversité des artistes reçus (Fink, entre autres, était passé par là en 2008). Programmation on ne peut plus cohérente puisque se sont succédés sur la toute petite scène Turner Cody et Black Yaya, plus connu pour être le chanteur de Herman Dune.

Turner Cody, c’est un peu le genre de type que tu t’attends à croiser au fin fond des Etats Unis tant sa musique respire la folk d’outre atlantique. Pour les plus cinéphiles d’entre vous, vous avez sûrement entendu une de ses chansons dans Un Prophète, de Jacques Audiard. Pour les autres, voici de quoi vous familiariser avec son univers. C’est donc accompagné de sa Stratocaster que le (grand) bonhomme nous délivre ses balades, le plus souvent des chansons d’amour, on partage ses peines enveloppées d’une délicieuse couche d’arpèges, comme tout bon songwritter en a le secret. L’assistance, en tailleur sur le vieux parquet, ne décolle pas les yeux de la scène, tout le monde semble conquis par la simplicité et la sincérité qui se dégage de ses compositions.

Puis vient le tour de Black Yaya (ou plutôt David-Ivar “Yaya” Herman Dune pour être précise). Plus vraiment la peine de le présenter, puisque cela fait maintenant plus de treize ans, mais plus intensément depuis sept ans, que l’on peut le croiser au cinéma, à la télévision (“Tell Me Something I Don’t Know” accompagnait il y a quelques années un spot anti-tabac), et très étrangement, les bacs de tous les bons disquaires. J’ai pour ma part découvert Black Yaya, son dernier projet en date, grâce (encore une fois) à la-meilleure-radio-du-monde nommée Nova, qui diffuse depuis quelques semaines cette petite pépite de fraîcheur et de fonkitude, également remisée par Yuksek.

Deux lanternes, l’une blafarde, l’autre empruntée à un phare de Renault 16, trois gros portraits identiques façon gourou, une guirlande de fleurs, on a mis le paquet sur la scénographie. David-Ivar entame le concert en maintenant une certaine distance avec le public (aucune parole pendant plus de dix minutes). En parfaite continuité avec Turner Cody, les chansons se prêtent complètement à l’exercice du guitare-voix. On reconnait Gimme A Gun, autre toute nouvelle composition, puis viennent se mêler à cela des compositions d’Herman Dune (“The Rock”, “My Home Is Nowhere Without You”, “When The Sun Rose Up This Morning). Le public réagit immédiatement, et accroche davantage. Au fil du récit des aventures du “Gang Barrow”, lampe blafarde éteinte, on découvre des  compositions s’en inspirant, sortes de complaintes à l’image de “I Heard It Through The Grapevine” (titre supposé). Il éteint la lampe Jaune, allume la lampe blanche, troque sa guitare acoustique pour une imposante guitare électrique, branche le Delay et entame une version simplifiée, aérienne et magique de “Tell Me Something (I Don’t Know)” ressemblant à peu de choses près à celle-ci, qui rendrait presque fadasse la version studio. Quelques chansons plus tard, il s’en va sous de chaleureux applaudissements pour mieux revenir, à coté de la scène, lanterne accrochée à la sangle de sa guitare, pour deux chansons de plus, clôturant ainsi une très belle soirée comme on en voudrait plus souvent, où l’on a la possibilité de (re)découvrir des artistes que l’on croit connaître mais qui arrivent encore à nous surprendre.

 

P.S. : Si vous l’avez râté lors de ses passages à Lille, Rennes ou encore Paris, mal vous en a pris, puisqu’il n’y a plus de date en prévision …

P.P.S. : je n’ai pas réussi à décoller mon arrière-train de mon fauteuil (je n’arrivais pas à décrocher du concert) donc veuillez m’excuser pour le nombre et la variété des photos …