On a écouté : Let’s Be Still de The Head and the Heart

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On a écouté Let’s be still, deuxième album du groupe étatsunien The Head and the Heart, et ce fut une belle découverte folk.

Le groupe est originaire de Seattle, se formant à la suite de multiples rencontres à l’occasion de scènes ouvertes au Seattle’s Conor Byrne pub. Comme un carrefour, le pub accueille les jeunes musiciens arrivant des quatre coins des Etats-Unis, échouant dans la ville souvent comme étudiant. Tout d’abord se croisent Josiah Johnson (Californie) et Jonathan Russel (Virginie), tout deux à la guitare et au chant. Se rajoute ensuite au clavier Kenny Hensley, puis Charity Rose Thielnen au violon et au chant, débarquant tout juste de Paris où elle était à Science Po. Tyler Williams est recruté aux percussions par Russell, et enfin, le dernier musicien à arriver, Chis Zasche, était également un habitué du Conor Byrne. Leur premier album éponyme et autoproduit, ils commencent à le vendre en 2009 à la suite de leurs concerts. Le bouche à oreille fonctionne si bien que très vite ils atteignent les 10.000 copies vendues. Ce succès attire l’œil des studios, et en 2010, ils signent sur le label Sub Pop (Nirvana, Mogwai, Iron & Wine, The Rapture…). Ils réenregistrent alors leur album avec un peu plus de moyen et ce dernier atteint les places d’honneur des charts américains.

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En 2013, sort leur deuxième album, Let’s be still. Voilà une vraie œuvre folk que nous offre The head and the heart. Comme dans les bons albums folk, les mélodies ont une part belle. Elles sont élaborées et s’appuient sur des harmonies vocales et instrumentales de grandes richesses. Toutefois, leur composition n’est pas monochrome. Au fur et à mesure des chansons, on sent leur volonté de donner à leur folk des couleurs changeantes agréables à l’oreille. Vous trouverez ainsi avec « Summertime » une légère influence country qui pourrait rappeler le « Breakin’up » de Rilo Kiley. Avec « Shake », on verra plus une couleur indie à la Harper Simon. Ils nous rajoutent une légère teinte de blues avec « Cruel ». Ces différentes tonalités sont portées par des changements de voix. En effet, Johnson, Russel et Thielnen, deux garçons et une fille, se partagent le chant tout au long de l’album. On pourrait parfois, pour être pointilleux, et regretter quelques arrangements un peu trop attendus, mais on l’oubliera vite pour laisser son oreille se perdre de la tête au cœur de Let’s be still. Dernière chose : mention spéciale à « Theese days are numbered » pur morceau de folk originel. Un arrangement guitare/voix, Charity Rose Thielnen, la chanteuse, semble souffrir sur tous les mots qu’elle prononce, et une conclusion à l’harmonica.

Charles L.

Crédit photo : Tyler Kalberg