Non. Beyoncé n’a pas réinventé le marketing musical

Vendredi dernier, le monde découvre avec stupeur l’apparition sur iTunes du nouvel album de Beyoncé. La chipie n’avait prévenu personne. L’album, elle l’avait simplement annoncé sur Instagram via une mini-vidéo et un message « Surprise ». Les fans, les curieux, tout le monde était prié de se rendre sur la plateforme d’Apple pour acquérir la galette. Impossible de l’écouter, ni d’acheter un titre au hasard. C’est tout ou rien.

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La surprise passée, les cartes bleues ont frémi. En trois jours, 828 773 albums étaient déjà vendus. Beyoncé renvoie la blonde Taylor Swift en deuxième position. Dès lors, on se dit que Beyoncé vient de réinventer le marketing et les règles de la promo musicale moderne (qui ne s’applique qu’aux popstars) qui se résument selon le schéma suivant : 1. single 2. clip 3. interview 4. critique par la presse spécialisée 5. plateau télé/radio 6. Album. Entre le 1/ et le 6/ certains artistes auront opté pour le chemin raccourci : écoute streaming de l’album en avant-première, d’autres moins chanceux trouveront leurs albums sur les sites de leak. Poor them. En publiant son album au  nez à la barbe de tous le monde, Beyoncé court-circuite le modèle adopté depuis des années par les labels.

Mais, est-ce que cela est bien nouveau ? Pas vraiment en réalité, la démarche est suivie par des milliers d’artistes inconnus via les plateformes bandcamp. Ces artistes, sans labels, sans promo, sortent leurs albums quand ils veulent, avec plus ou moins de reconnaissances, comptant ensuite sur les réseaux sociaux pour que la mayonnaise prenne. Beyoncé a suivi le même chemin. Ce qui change, c’est qu’une star de son envergure ait recours à ce stratagème.

Pourquoi ça marche ? Parce que c’est Beyoncé. Plus qu’une popstar, Beyoncé est devenu un produit, une marque de luxe.

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