On y était : Coconut Music Festival, jour 1

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Le Coconnut Music Festival, c’est l’histoire d’amitié entre une vingtaine de potes d’enfance qui, un beau jour, parmi tous leurs projets respectifs se sont dit : « On va faire un festival, un truc à taille humaine, mais dans notre fief ». Le Coconut était né. Porté par le groupe Francois and the Atlas Mountains, qui explose depuis quelques temps, le festival c’est avant tout un lieu : l’Abbaye Aux Dames de Saintes. Une vieille bâtisse qui a plutôt l’habitude de recevoir le conservatoire avec sa musique classique, que le bon gros punk des J.C. Satan.

Travaillant à Tulle, j’ai dû faire 3h30 de route (en réalité 2h30, mais être derrière un Suisse en Porsche, ça aide toujours). J’arrive au Coconut en retard. C’est un peu ma marque de fabrique. J’ai donc loupé Moodoïd, honte à moi. À la place, j’ai rencontré leurs paillettes sur les joues de toutes les personnes à qui ils avaient dit bonjour (ce maquillage est vraiment génial !).

En arrivant, valise à la main (parce qu’on peut dormir sur place), je découvre le lieu : deux scènes, des stands, une « banque » de tickets pour la bouffe et la bière au cognac (j’y reviendrai) et le cadre. Dans le jardin de l’abbaye, c’est beau… Le temps que les Écossais de Tuff Love distillent leur pop lancinante et que le public soit conquis, je pars à la recherche de ma chambre, dans l’abbaye, des voûtes, des escaliers immenses et un grand couloir qui dessert les chambres. J’entre dans la mienne…la musique continue de s’amplifier dans la bâtisse et résonne parfaitement au son du groupe, tout le monde peut en profiter et je comprends pourquoi : en ouvrant les rideaux de ma chambre, j’ai vue sur la grande scène. Magique.

Je redescends pour découvrir celle que j’attendais : Christine and The Queens. Je ne suis pas déçue. Le public est ravi, chante et danse en même temps qu’elle. Cette petite nana t’emmène dans son univers, alterne la joie et la gravité. Avec cette voix profonde et pétillante, son album y passe, alliant pause avec “Chaleur Humaine, “Paradis Perdus” et chorégraphie entraînante avec ses deux danseurs sur le déjà célèbre “Saint Claude“. Après chaque chanson, le public applaudit, crie et Christine les remercie, entre timidité et émerveillement. Mais OUI Christine, ta  musique nous parle, nous emporte, et se laisser guider par une femme qui a une telle présence sur scène, ça nous fait tout simplement du bien.

Première bière au cognac. Une boisson, bien connue de la région, qui se boit assez facilement… Tiens, je n’en ai déjà plus mais il va falloir aller écouter un peu le groupe d’ici, Lysistrata, découvert au Festival Inter Lycéens. Ça envoie, et pour l’instant, ce n’est pas l’alcool qui parle mais cette capacité du groupe à être jeune mais pro. On sent la recherche, le travail et je dois dire une certaine maturité dans la proposition. Ca rock, ça dub, ça groove, petite pépite bien sympathique.

Deuxième bière au cognac. Je n’ai toujours pas mangé mais prise dans une conversation forte intéressante où il faut trouver le lien entre la bouffe, la musique et la mode (oui oui, toujours des filles), je me sens légèrement partir. L’ambiance est décontractée et je décide d’aller écouter J.C. Satan. Ça a été le déclencheur. La bière au cognac a fait son effet et le punk des années 80 s’est réincarné devant moi. Entre musique garage, chaos sonique et déchaînement de basse, je danse et balance ma tête de tous les côtés. Les Bordelais envoient, avec des chansons courtes, alternant chant lancinant et guitare/batterie de tueur. Ces changements de rythmes ne te laissent pas partir, ils t’accrochent et te surprennent à chaque fin de riff. Bref, je n’ai plus froid mais j’ai faim et mon sang pulse dans mes veines, même après la fin du set. Je suis réveillée et finalement, j’ai adoré.

C’est bientôt la fin. Je danse encore un peu sur le DJ Set de Pictish Trail puis regagne ma chambre (en fait le bar pour encore une bière au cognac, on ne se refait pas !). Le lieu intimiste de l’Abbaye et cette programmation éclectique font de cette première soirée, un petit cadeau fort agréable et surtout une bonne surprise. On y retourne ce soir !

Fany Boucaud, à Saintes