On a écouté (en boucle) : Shake, Shook, Shaken de The Dø

Victoire par K.O. On ne les attendait pas, et pourtant, The Dø a signé avec ce Shake, Shook, Shaken l’un des tous meilleurs albums de la rentrée.

The-Do-8-(c)-Alice-Moitie

Oui, c’est toujours bien de le préciser. On l’a écouté en boucle cet album, depuis maintenant cinq jours. Et on ne risque pas de s’arrêter en si bon chemin. C’est que ça fait plaisir d’entendre quelque chose d’original, travaillé et beau en provenance de notre beau pays. C’est pas tous les jours.

Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Succès unanime auprès du public et de la presse pour le premier album, confirmation avec le second, reconnaissance mondiale, tout cela aurait pu monter à la tête de ces deux parisiens. On avait déjà connu des précédents (nous ne citerons personne pour ne pas heurter les sensibilités). Mais non, rien de tout cela, au contraire : d’album en album, ils créent la surprise et nous régalent de leurs délicieuses expérimentations sonores.

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Venons-en aux faits : ce troisième opus est une succession de petites bombes pop sur fond de synthétiseurs cosmiques. On les avais connus (faussement) enfantins et friands de compositions aux allures de joyeux bordel, ils nous reviennent les bras chargés de tubes en puissance, mais toujours en gardant cette patte The Dø, c’est-à-dire un sens de la mélodie comme peu peuvent se targuer d’en posséder : une apparente simplicité, mais qui laisse comme une sensation de “je connais ce morceau depuis toujours”.

L’omniprésence des synthétiseurs pourrait en rebuter plus d’un, notamment les fans de la première heure. Ils sont pourtant la clé de ce nouveau son, de cette nouvelle production. Elle aurait pu être lourde et bruitiste, elle est au contraire parfaitement maîtrisée et nuancée, apportant même beaucoup de cohérence à l’ensemble. Face à ce mur de son vient se glisser la douce et enchanteresse voix d’Olivia, toute en légèreté, et le tout fonctionne à merveille. Sans jamais tomber dans la facilité.

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Parmi les évidentes réussites, “Sparks” fait figure de grande gagnante. Le charme ne met pas longtemps à opérer et l’on s’imagine déjà la tête dans les étoiles, immédiatement embarqué par la beauté de la chose. Tout dans cette chanson, la construction, les arrangements, est remarquable. “Trustful Hands” et “Opposite Ways” se partagent également le haut du tableau.

Dans un autre registre, celui de l’efficacité, on retrouve “Miracles (Back In Time)“, “Going Through Walls” et “Lick My Wounds“. Mais en règle générale, les refrains sont percutants, entêtants, si bien que l’on se surprend à les chanter immédiatement. Au milieu de tout cela, on retrouve un très StrokesDespai, Hangover & Ecstasy“, qui, étrangement, ne dénote pas.

Au final, aucun morceau n’est de trop, tout est cohérent, travaillé et original. On pourrait donc céder aux sirènes du fameux album de la maturité. C’est en tout cas leur meilleur, leur plus abouti, et nul doute qu’il saura être apprécié à sa juste valeur.

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