On y était : Lady Gaga au Zénith de Paris

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On vous entend déjà souffler, pester, jurer. On imagine que vous avez même roulé des yeux en lisant le titre de l’article. Mais si vous avez cliquer pour lire ce billet avec l’idée de nous insulter et ne accuser d’avoir vendu notre âme au diable, fermez tout, tout de suite, et allez plutôt sur Pitchfork.

Ouai, il se trouve qu’on était au concert de Lady Gaga au Zénith de Paris. Il se trouve même qu’on a kiffé, que ça faisait même longtemps qu’on avait pas dansé, sauté, hurlé, chanté en concert. On a beau aimer et chérir le folk, on ne s’amuse pas dans un concert de ce genre. Ce vendredi, soir d’Halloween, on avait envie de s’en prendre plein les yeux et thank god, on a eu exactement ce qu’on voulait. Comme toute la planète, on a découvert ce personnage bizarre, Lady GaGa avec “Just Dance“. On a eu une overdose à la fin 2011 lorsque tous les mois elle sortait un nouveau single encore plus tapageur, plus dance, plus boom boom que le précédent. Oui, sa musique est marquetée à fond et même elle, aujourd’hui elle a en marre. La preuve, sur la scène du Zénith, elle a prévenu : si tu  viens pour “Téléphone“, casse-toi. T’auras qu’à allumer NRJ pour ça. Evidemment, ses tubes, elle les chantera. Enfin, elle les expédiera. En dix minutes, dans un medley en milieu de set. Elle métamorphosera son “Born This Way”, en version piano. Pareil pour “Yoü and I“. Le titre “Edge of Glory” sera chanté a capela, histoire que tout le monde se rende bien compte qu’elle a beau être excentrique, voire complètement frappée, elle sait quand même chanter. Elle s’attarde davantage sur son dernier album ArtPop, celui qui a fait un flop. Mais, elle s’en fout. “Aura“, “G.U.Y“, “Applause“, “Venus” ont le droit à des tableaux impressionnants : explosion de couleurs, de sons, ambiance rave party, danseurs freak, musiciens spooky. Tout y est.

Mais ce que Lady Gaga sait faire de mieux c’est le spectacle. En bonne popstar américaine qui se respecte, la star montre qu’elle maîtrise les codes de l’entertainement : elle se change cinq fois, en coulisses et même sur scène ! Oui, on la retrouve les fesses et les seins à l’air au beau milieu du Zénith. Elle danse, court, saute, monte sur son piano, mime une fellation, fait des vibes, elle susurre, elle hurle, elle chuchote, éructe, lâche beaucoup de “fuck”, parle en français, aime ses Little Monsters, pleure. Elle fait des glissades, fait des cascades, joue de la guitare et du clavier-hippocampe, elle lit des messages de ses fans, elle en fait même monter un sur scène. Elle le prend dans ses bras, lui fait des câlins, l’invite à la rejoindre backstage.

Lady Gaga provoque aussi. Ben oui, c’est Lady Gaga. Elle s’attaque aux conservateurs et aux opposants au mariage gay. Le concert prend des airs de meeting politique parfois, entre deux chansons, elle harangue la foule, leur demande d’être vrai, d’être eux-même, de respecter, tolérer, aimer son prochain, de se battre et de ne laisser personne dicter leur choix. Elle tacle son manager, son label, l’industrie musicale qui ont voulu la contrôler, ceux qui la critique pour sa façon de s’habiller. Surtout, elle les envoie chier. Et ça, finalement, on aime.

Sabine Swann Bouchoul