Chronique d’album : “The Veil” de Simian Ghost

Bienvenue à bord du vol 8044 d’Air Simian à destination des nuages fuschia et bleu océan de la Californie. Le temps de vol estimé est de 12h. Nous vous souhaitons un agréable voyage.simian ghost 2Ah non, attendez, une erreur s’est immiscée sur notre parcours de vol, nous nous envolons bel et bien pour Stockholm. C’est de là-bas que nous viennent Simian Ghost qui ont rapporté avec eux The Veil, leur 3e album (le 1er à sortir en France). Les premières harmonies et rythmiques de l’album ne laissent pas planer l’ombre d’un doute, on a bien à faire avec les descendants suédois des Beach Boys qui auraient croisé leurs potos Phoenix sur la plage. Ah, et sur un voilier à quelques mètres de là on nous signale que leurs cousins Family of the Year ne sont pas bien loin. The Veil reste pourtant assez éclectique. Si Float, A Million Shining Colours et Cut-off Point sont inévitablement liées à la grosse influence beachboysienne du groupe, Never Really Knew et Scattered and Careless plus funky sont elles à associer à Phoenix. On ne peut pas leur enlever que tout cela est très bien fait. De-ci de-là des surprises, comme la courte Fight Even qui nous a fait repartir en 2008 avec les géniaux Fleet Foxes. Une belle pause mélancolique avant de repartir dans la pop surf et rétro de I Will Speak Until I’m Done.

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Il faut atteindre la 8e chanson et Endless Chord pour que le groupe se détache légèrement de sa zone de confort. Une note tenue, quelques accords délicats, et les aigus satinés du chanteur pour un effet Sigur Ros moins souffrant que d’ordinaire. August Sun s’engouffre dans la percée, en simple guitare-voix, implosant gracieusement comme la b.o. de Cendrillon sur les refrains. La fin de l’album me plaît mieux, je ne vous le cache pas, c’est peut-être moins pop, plus indie, et surtout plus authentique. Authentique dans le sens où toute la première partie de l’album pourrait passer pour un hommage aux groupes déjà cités plus haut, tandis que la fin se rapprocherait plus de compositions originales. L’insouciante The Ocean is a Whisper, l’allègre (mais pas trop) Summer Triptych, le joli hommage d’Echoes of Songs  pour se clore avec l’instru. éponyme The Veil, entre rêve et flânerie cotonneuse.

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Un bon album toutefois. En dents de scie pour moi, car il y a ces chansons que j’affectionne beaucoup, que je ne peux m’empêcher de comparer aux plus “mainstream” (pour faire pédante un peu). Mais que l’on soit bien clair, cela ne m’empêchera pas d’aller les écouter avec plaisir à l’Espace B, car on le sait tous, entre le studio et le live, il y a des kilomètres de nuages roses duveteux.

The Veil (Discograph) dans les bacs le 27 janvier 2015. En concert le 24/02 à l’Espace B.

simian ghost

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