On y était : SOKO à la Maroquinerie

Soko à la Maroquinerie
Soko à la Maroquinerie

Cheveux blonds, racines apparentes, rouge à lèvres dark. Soko ne ressemble plus à la poupée suicidaire et dépressive d’I thought I was... La jeune femme a effectué un virage musical et physique à 180°. Attitude punk et rebelle, musique dark très influencé par la new-wave, Soko 3.0, me plaît. Son album My dreams dictate my reality semble avoir été enregistré dans les années 80, il a ce côté très sauvage et sombre mais mélancolique qui fait évidemment pensé à Siouxsie and the Banshees où plus près de nous Savages. La jeune femme a troqué sa guitare folk pour une électrique et un clavier.

Sur scène aussi, Soko a changé. Je me rappelle d’une jeune femme qui se cachait derrière une frange. A la Maroquinerie, c’était une tigresse. Elle danse, elle hurle, elle est impolie, elle rote, elle crache sur scène et profères quelques obscénités en français ou en anglais. Elle saute même à la gorge d’un relou, au premier rang qui parle trop fort pendant le concert : “Je te dérange ? Tu peux aussi monter et aller fumer une clope“. Applaudissement de la salle. En mon for intérieur, j’aurais voulu dire la même chose aux deux grandes greluches à côté de moi qui n’ont pas dû écouter une minute du concert. Un concert pourtant intense et pleins de surprises : une jeune femme est invitée sur scène pour danser le plus mal possible sur scène, Christophe (le vrai Christophe), traverse le public de la Maroquinerie tel Moïse pour entonner quelques paroles de Peter Pan Syndrome sur Bad Poetry. Elle est au bord des larmes quand elle interprète Visions, elle joue de la batterie en solo avant le rappel, éructe sur Precious, frôle la transe sur My Dreams dictate my reality, invite son frère à chanter les paroles d’Ariel Pink sur Lovetrap (“pas toutes les paroles, parce que ce serait trop bizarre“), elle rend hommage à Keaton Henson avec Keaton Song. Elle chante aussi quelques morceaux du premier album, avec des arrangements, évidemment plus rock : For Marlon et First Love Never Die. Si elle est plus irrévérencieuse, Soko garde toujours ce côté hyper fragile… On n’oublie pas des années de mal-être comme ça et au moment de rappeler que la personne qu’elle déteste le plus au monde, c’est elle, la voix se brise, prise par l’émotion… Rebel with a heart, voilà, Soko c’est ça.

En première partie, c’était STAL qui prenait la scène. Le jeune homme présentait les morceaux de son E.P. Un set court durant lequel on a pu se rendre compte que les morceaux étaient beaucoup plus rock et planants que leurs versions studios. À suivre !

Texte et photos : Sabine Swann Bouchoul