On y était : Carl Barât à Europavox 

Tu es grand, tu n’es plus une groupie. Fini Le Mouv, alors fini aussi l’esprit rock des années 2000. Tu as grandi, il faut être sérieux et penser à ton avenir. Oublie le passé et arrête d’être nostalgique. Cela n’amène que des larmes et des visages bien pâles.

Et pourtant, certains jours, on t’oblige à redevenir ce grand adolescent de 15 ans. Quand un soir de festival, dans un club d’une ville perdue du centre de la France, tu te retrouves à 2 mètre de Carl, tu ne peux qu’avoir ce sourire niais de l’adolescent encore naïf et insoucieux de l’avenir.
Il y a 3 mois, quand Europavox annonçait un concert exceptionnel de Carl Barât & The Jackals en ouverture du festival, on avait peine à y croire. Certes, le festival, qui fête cette année ses 10 ans, a bien grandi, mais qui pouvait imaginer, qu’un des plus grands rockeurs des années 2000 pouvait se retrouver dans un club de 300 fans. Aussi, alors que la soirée approchait à grand pas, on se prenait à rêver : Et s’il nous chantait du Libertines ? Et s’il nous faisait un medley de ses 15 dernières années ?

On se prenait tellement à rêver, que la première partie des slovaques de Half White Half Blue fut belle, très belle, mais trop longue. Non pas que ces gentils rockeurs étaient ennuyeux, mais comme le disait si bien le guitariste (aux blagues pas toujours drôles) : You’re only here for Carl Barat, right ?. En effet, et quand Carl entre sur scène à 22h nous retrouvons ce joli sourire adolescente. Cigarette au bec, il prend sa guitare et c’est parti pour 1h de son bien gras, bien garage, bien albionesque !

Carl commence avec deux, trois titres du dernier album, Let It Reign, puis enchaîne avec un autre de son premier projet solo (Dirty Pretty Things).Carl enchaine, transpire, donne de sa personne et rend au public le bonheur qu’il a d’être sur scène. Ce chanteur qui nous semblait si inaccessible quand nous avions 15 ans, est aujourd’hui, peut-être, celui le plus accessible qui soit.

Et c’est sans avertissementque le groupe fait ensuite résonner les premières notes de Death On The Stairs. On se regarde un peu tous, on sourit bêtement et on a ce que le désirait. The Libertines !!! The Libertines, tu te rends compte ? Tu te couchais avec eux quand tu étais au lycée, tu te levais avec eux pour aller en cours. Certes, nous pourrions dire qu’il manque le binôme rendant The Libertines le groupe le plus “I Want To Fuck On Stage”, mais qu’importe.

Une fois la salle grandement réchauffée, Carl Barât lâche alors sa guitare électrique pour se retrouver en solo à la guitare sèche. Et quelle ne fut pas la surprise de découvrir une voix parfaite chantant des titres sortis de nulle part comme une cover des Babyshambles ou une cover des Libertines : France (sublime chanson que l’on trouvait en bonus caché sur le second album du groupe). 

Le calme passé, les Jackals reviennent pour redonner un peu plus chaud au public qui se met à pogoter sur Bang Bang You’re Dead, premier single des Dirty Pretty Things, titre qui nous avait donné des frissons lorsqu’il avait été diffusé en exclusivité sur Le Mouv’. Fini les trompettes et le côté propre du single, la version live est crade, rock et enragée.

Sur ce Bang Bang de folie s’impose un petit break, avant un rappel de feu qui se finira sur un des premiers tubes rock des années 2000 (avec Last Nite des Strokes et Take Me Out des Franz Ferdinand). Carl reprend encore du Libertines et pas n’importe quel titre : Get Alone. On en a des frissons, mais comment vous expliquer les frissons avec des mots ? On a 15 ans, Carl Barât vient de faire en 1h10 un medley de son dernier album, des Dirty Pretty Things, des Libertines, des Babyshambles et de son album solo. Que demander de plus ?

On a tous 15 ans, j’ai 15 ans, j’ai les yeux brillants, et je ne veux au grand jamais oublier ce moment de rock si rare, celui de voir une icône à 2 mètres de moi.

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Setlist : Victory Gin / A Storm Is Coming / Gin & Milk (Dirty Pretty Things) / Summer In The Trenches / We Want More / Death On The Stairs (The Libertines) / March On The Idle / Run With The Boys (Carl Barat) / Deadwood (Dirty Pretty Things) / Glory Days / Ballad Of Grimaldi (Babyshambles) / France (The Libertines) / Beginning to See / Let It Reign / Bang Bang You’re Dead (Dirty Pretty Things) / War Of The Roses / The Gears / I Get Alone (The Libertines)