Le rock fougueux et exaltant de Nothing But Thieves

Personne ne pourra le nier, en terme de musique, les Britanniques sont vraiment forts. Biberonnés au bon rock qui tâche et aux jolies mélodies depuis leur plus jeune âge, les nouvelles générations débordent de créativité, et de talent. Ils savent comment faire cette bonne musique qui se répand comme une traînée de poudre dans toutes les radios.

Le nouveau groupe phénomène qui nous épate, c’est Nothing But Thieves. Cinq jeunes vingtenaires, Conor (voix), Joe (guitare), Dom (guitare), James (batterie) et Phil (basse) qui, comme bien d’autres, vont se rencontrer au fur et à mesure de leur parcours scolaire. Un EP enregistré après un voyage aux États-Unis, et maintenant un album qui cartonne et leur permet de faire actuellement une belle tournée européenne. S’ils mentionnent Arcade Fire, Pink Floyd, Led Zeppelin et Foo Fighters, nous on parlerait surtout de Muse (« Itch », Excuse Me »…) pour qui ils ont déjà fait les premières parties. Indéniablement. C’est en grande partie dû et lié à la voix du chanteur, Conor. Un spectre de voix dans la noble lignée de Matthew Bellamy, terrible aisance dans les aigus, sensibilité et puissance ultra maîtrisées. Parfois, on pense aussi à Radiohead et Jeff Buckley, impression confirmée avec « Tempt You », ou « Lover, Please Stay », superbe balade, qui vient ralentir un temps notre tachycardie au beau milieu d’un album plutôt intense qui ne laisse que peu de répit. On n’oubliera pas de citer les Babyshambles, Arctic Monkeys, Radiohead… et tous ces British aduler à travers le monde, dont les Nothing But Thieves n’ont tiré que de bonnes choses.

Pour résumer, on a donc d’excellentes lignes vocales planantes portées par quatre musicos débordant d’une énergie de jeunes premiers. Une batterie brute et incisive (« Honey Whiskey »), des riffs de guitares addictifs (« Ban All the Music », « Trip Switch »), et une basse rythmique non laissée-pour-compte (« Drawing Pins », « Hostage »). Impossible de ne pas trouver son bonheur dans les seize titres qui constituent leur premier album éponyme. C’est d’ailleurs le seul reproche qu’on pourrait leur faire : de manquer cruellement de cohésion en ayant voulu trop en faire et de s’être finalement un peu éparpillés. Ils en sont bien conscients et admettent qu’ils « préfère(nt) échouer pour avoir été trop aventureux et trop éclectique qu’échouer par excès de sécurité ». N’étant pas puristes, on ne leur en tiendra pas rigueur. Car même si ce n’est pas l’album de l’année, ce premier album contient de très bonnes choses, il déborde de vigueur et d’un potentiel inouï. Un groupe à suivre.

► Album déjà disponible, sortie physique en janvier 2016 (RCA/Sony Music)
► En concert le mercredi 25 novembre au Pop-Up du Label
► www.nbthieves.com