Stephanie Dosen : une ange venue du Wisconsin

2016 vient de commencer, mais malgré tout, voyageons aujourd’hui aux milieux des années 2000. Envolons-nous vers les États-Unis, afin de découvrir une voix angélique venue du Wisconsin.

Hiver 2004/2005 : nous nous promenons sur l’internet à la recherche de nouvelles musiques. À cette époque, Myspace, Facebook ou encore Youtube n’existaient pas ou n’étaient pas huppés. Alors, autant vous dire, qu’il n’était pas toujours facile de faire de grandes découvertes ! Nous ne pouvions en aucun cas compter sur les bases de données des réseaux sociaux. Il fallait compter sur la chance, ou alors trois radios : la radio publique américaine (NRP), la radio publique britannique (BBC Radio) et la radio publique française (Le Mouv’).

Et parfois, la chance faisait bien les choses ! Moult recherches après moult recherches, nous nous retrouvons sur un site indépendant américain. Celui-ci nous permettait d’écouter des artistes indépendants des États-Unis. Et puis, à force d’écouter des titres au hasard, nous étions tombés sur LE titre qui allait tout changer. Cette chanson, c’était « Brave », un extrait du premier album de Stephanie Dosen : Ghosts, Mice & Vagabonds.

L’album était sorti en 2003 et comme tout bon album indépendant américain, il était (et l’est encore) introuvable en France. Nous nous étions donc mis à fouiller l’internet de fond en comble et par des moyens légaux, nous avions trouvé une version numérique de l’album. Autant vous dire qu’une fois l’album acquis, les larmes avaient rapidement coulé !

“Encore ?”, allez-vous me dire ? Et bien oui ! Comment ne pas être ému(e), comment ne pas avoir la chair de poule à l’écoute de “Brave”, “Weak”, “Sea mist & mirrors” ou encore “Nothern Sky” ? Assurément, Ghosts, Mice & Vagabonds fut l’album des hivers 2005, 2006 et même 2007 !

Entre temps, Myspace avait émergé et les internautes, que nous étions, pouvions devenir des fans en temps réel. Et c’est sur ce réseau social que l’artiste indépendante du Wisconsin annonçait, en 2007, son déménagement pour le Royaume-Uni et sa signature sur le label Bella Union, celui-là même où nous avions déjà Midlake, Laura Veirs et son fondateur, Simon Raymonde (ex Cocteau Twins).

À partir de là, tout allait changer. Non pas la musique, mais la visibilité sur le Web. Le second album A Lily for the Spectre était encore plus magique : d’une part, nous pouvions le toucher, car il sortait physiquement en France ; d’autre part, il nous faisait encore plus rêver et voyager que le précédent !

Fleurs dans les cheveux, look totalement bobo folk à la suédoise, mélancolie assumée dans les textes et les mélodies, Stephanie Dosen grandit et nous donna un album à couper le souffle. “This Joy”, “Only Getting Better”, “Vinalhaven Harbor” étaient d’un autre monde. Et que dire de “Lakes of Canada”, cover à en pleurer des Américains The Innocence Mission.

A Lily for the Spectre fut donc l’album des hivers 2008, 2009, 2010, 2011… jusqu’à aujourd’hui. Et quand le blues hivernal revient, A Lily for the Spectre revient. Il est l’album mélancolique qui peut nous sortir de la mélancolie hivernale. Il a un effet magique inexplicable. Quiconque aimant les rêves de Bat For Lashes et la mélodie d’Ane Brun, se retrouvera dans cette artiste américaine atypique.

Stephanie Dosen

Malheureusement, ne venez pas demander des nouvelles sur son actualité musicale. Après des concerts avec Massive Attack, des participations avec The Chemical Brothers ou José González et un projet en duo avec Simon Raymonde (Snowbird), la créatrice de rêves s’est éloignée de la musique pour se consacrer au design et l’art visuel/vestimentaire (https://tinyowlknits.wordpress.com/).

Et si nos oreilles peuvent regretter ce choix, nous ne retiendrons qu’un mot pour qualifier cette artiste : Snowbird. Stephanie Dosen est un véritable oiseau enneigé, qui vous fera rêver pendant de longues minutes, les soirs d’hiver.

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