On y était : Little Green Cars au Pop-Up du Label

Commençons par une petite vérité : nous n’étions pas très nombreux à assister au concert de Little Green Cars au Pop-Up du Label, ce n’était pas même complet. Ce qui ne me déplaît pas en apparence en tant que spectatrice, me paraît toutefois incompréhensible, voire affligeant. Little Green Cars est un jeune groupe, qui compte déjà deux albums à leur actif, deux albums d’une  grande qualité. Ils ont tourné avec Half Moon Run, Jake Bugg ou encore Hozier, un compatriote, et signé chez le prestigieux label Glassnote (Daughter, Mumford & Sons, Aurora, Phoenix…). Ils ont tout. Mais surtout, ils ont un talent de dingue. Leur folk-rock teinté d’une ostensible mélancolie est rondement mené par un duo de voix homme-femme soutenu par des harmonies à faire pâlir les chœurs de l’armée rouge. Bref, ils sont géniaux, et il était inconcevable pour nous, de ne pas se rendre à leur seule date française de cette tournée européenne. Venus présenter Ephemera leur second album, ils ont déposé leurs nombreuses valises au Pop-Up le temps d’une bien belle soirée.

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Calés comme ils peuvent, sur la petite scène du Pop-Up, les cinq (devenus six pour cette tournée) Irlandais entament leur set sur les chapeaux de roues avec “The Party”, puis “Good Women Do”, deux titres pop-rock d’Ephemera.  Ils n’en oublient pas pour autant les “hits” d’Absolute Zero, dont la superbe tragique “My Love Took Me To The River to Silence Me”. Ils ont des petites mines, la fatigue on a cru comprendre (et voir), mais ils ne le montrent pas. Faye, seule membre féminine de la troupe, ne cesse de renvoyer des sourires aux personnes présentes dans les premiers rangs, tandis que son timbre de voix puissant nous fait dresser les poils des avant-bras. Le public est bouche bée pendant les 3 minutes de “Brother”, que Faye interprète pour le frère d’Adam, pianiste de la formation et auteur du texte, qui a perdu son père alors que le groupe était en tournée pour leur premier album. Elle demande un peu de silence pour “Ok Ok Ok”, alors que seul le clavier l’accompagne. Impossible de détourner notre regard de la scène, et nos oreilles de cette ballade poignante. C’est aussi ça l’un des multiples talents de Little Green Cars, ils te racontent des histoires : leurs histoires. Leurs fautes, leurs faiblesses, leurs cœurs brisés, la vie… et chacun s’y retrouve.

Stevie le deuxième chanteur du groupe se livre lui aussi, à cœur ouvert : il lit à nouveau un poème écrit pour présenter Ephemera et raconte quelques anecdotes timidement.  On apprécie tout particulièrement cette alternance entre Faye et lui, entre le timbre affirmé de Faye, et la sensibilité de ses interprétations, notamment sur “The Song They Play Every Night”. Ils se répondent, et se complètent habilement. L’équilibre n’est jamais rompu. Même lorsqu’après leur bis (qu’ils décident d’enchaîner à leur set, ne pouvant pas vraiment “sortir” de scène par manque d’espace), ils interprètent d’une seule voix “The Factory” au milieu du public, avec une guitare et un tambourin. Superbe.

Setlist : The Party / Good Women Do / Harper Lee / You vs Me / The Song They Play Every Night / Brother / Clair de lune / John Wayne / Ok Ok Ok / Winds of Peace / My Love Took Me Down To The River To Silence Me / Easier Day – bis I Don’t Even Know Who / The Consequences Of Not Sleeping / The Factory

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Little Green Cars

Texte : Emma Shindo | Photos : Jeanne Cochin