On y était : Júníus Meyvant + Laish à La Boule noire

La sympathique salle de la Boule Noire était bien remplie mercredi soir pour accuillir l’Anglais Laish, venu en solo, et le groupe du géant Islandais Júníus Meyvant. Une soirée qu’on gardera en mémoire comme un joli mélange de fête et d’émotion, agrémenté d’un humour décapant. 


Laish, le songwriter British, d’habitude entouré d’un band complet, est venu seul avec sa guitare ce soir pour ouvrir le show des Islandais. Un humour décalé – qui fait si bien le charme des Anglais ! – et un grand sourire suffisent à captiver le public qui n’hésite pas à s’approcher. Et il a bien raison de s’approcher. On est rapidement happé par la voix du jeune chanteur : son timbre légèrement éraillé rappelle celui de Wesley Schultz, la voix des Lumineers.
La guitare est joliment orchestrée. Laish joue avec les nuances et les silences, ses compositions sont rythmiquement riches, et créent le suspens : de quoi tenir le public en haleine. Il raconte des histoires, celle de son collègue accro au jeu ou celle de son lit-cercueil dans le tour-bus. Il dédicace “Love on the Conditionnal” à l’Angleterre, après s’être excusé pour le Brexit. Et il termine sont set sur un titre osé, “Carry Me”, où il chante, avec un sérieux sincère, regardant le public droit dans les yeux, l’histoire incroyable d’un pingouin et d’un cheval.

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La salle est déjà bien remplie lorsque les cinq islandais montent sur scène. Júníus Meyvant, (aka Unnar Gísli Sigurmundsson de son vrai nom), derrière sa belle guitare accordée au blond vénitien de ses longs cheveux, se présente “Hi, I’m Mike Jagger”. Le ton est donné. Le géant nordique aurait pu faire carrière dans le one-man show, catégorie pince-sans-rire, mais c’est la musique qu’il a choisi. Et nos oreilles le remercient.
Le quintet entame son set avec les titres festifs de son dernier album, Floating Harmonies. Un batteur délicat et subtil, qui sait user des balais, un bassiste qui groove, et deux claviers harmonieux (l’un spécialiste de la section cuivre, l’autre plutôt axé piano jazz) entourent Júníus, sa guitare et sa voix. Le groupe, riche d’inspirations, balance entre le folk, le blues, le jazz, la bossa-nova et même la musique traditionnelle japonaise sur “Signals”.
Au milieu du set, les musiciens abandonnent la scène à Júníus qui joue quelques morceaux romantiques et doux en solo, dont le titre donne son nom à l’album, “Floating Harmonies”. Les musiciens reviennent pour conclure en beauté le concert, acclamés par un public autant conquis par les blagues que par la musique.

En concert le 2 novembre aux Iceland Airwaves.

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Texte : Jeanne Cochin | Photos : Emma Shindo