On y était : Rag’n’Bone Man au Trabendo

LIVE REPORT – Ce samedi 26 novembre, on a décidé – sagement – de repousser notre soirée apéro habituelle pour finir la semaine en concert. Rag’n’Bone Man, le phénomène soul anglais déposait ses malles au Trabendo pour la première date de sa tournée européenne.

Le public est encore épars lors les lumières du Trabendo s’éteignent pour la première fois, à 19h30. C’est une jeune femme souriante, guitare folk autour du cou, qui se présente sur le devant de la scène. Jade Bird a 19 ans seulement, et un indéniable charisme. La jeune Londonienne est dotée d’une voix haut-perchée et puissante, qu’elle enrobe souvent de mélodies country. On entendrait presque Katie Melua qui aurait croisé Taylor Swift dans ses jeunes années.

Son univers musical est majoritairement folk bien que ses rythmiques et gimmicks de guitare s’étirent parfois vers la pop. Jade n’hésite pas à reprendre “Where Is My Mind” dès les premières minutes de son set, sans pression et avec aisance. Elle chante l’amour souvent (“I’ll Be There”), le divorce (“Who Wants”) à coup de ballades mélancoliques, inspirées par Johnny Cash, Bob Dylan, ou encore Chris Stapleton qu’elles citent comme influences. Elle s’excuse de ne pouvoir parler en français, rit beaucoup et nous fait passer un très joyeux début de soirée.

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C’est les cinq Finlandais de Alma qui prennent le relais, alors que le public s’impatiente déjà pour Rag’n’Bone Man. Tu me pardonneras, mais Alma ce n’était pas vraiment mon truc. Pourtant la formule est ultra efficace, trois musiciens-percussionnistes derrières des pads, parfois une basse, et deux chanteuses aux cheveux jaune fluo qui demandent au public de danser sur “Karma”, “Knock” ou encore “Bonfire” des chansons parfaites pour un été festif avec des potes. Pas plus qu’un été. Pour ma part, j’ai l’impression d’entendre The Gossip version Eurovision.

Grâce & soul

Celui que l’on attend tous monte sur scène vers 21h15, accompagné de quatre musicien et une choriste. Rag’n’Bone Man entame la soirée en guitare-voix avec un petit gospel posé, avant de se lancer avec “Reuben’s Train”. L’histoire de bien nous calmer dès l’entame. Quelle claque !
Rory Graham en impose physiquement. C’est un géant certes, mais c’est surtout sa musicalité qui nous bluffe tous. Il balade son timbre de voix exceptionnel entre funk (“Your Way On The Rope”), hip-hop (“The Fire”) ou soul (“Disfigured”). Ses musiciens assurent ses arrières, et il le leur rend bien, n’hésitant pas à tourner le dos à son public pour les observer, et les laisser s’illustrer chacun leur tour au fil du concert.

Il nous promet à chaque chanson que la suivante sera plus joyeuse. Pourtant la tristesse et les déceptions amoureuses collent parfaitement à Rag’n’Bone Man qui s’exécute avec talent avec des graves profondes et des vibratos toujours bien placés. “Il fait chaud non ? Il fait chaud pour un gros mec comme moi !” glisse-t-il en riant au Trabendo, presque complet. Nous, on fond pour “Lady My Body Down” et “Grace”, notre coup de cœur de la soirée, qui figurera sûrement sur son prochain album dont la sortie est prévue l’année prochaine.

Rag’n’Bone Man est vraiment hallucinant. C’est ce que je n’arrête pas de me répéter alors qu’après une parenthèse soul (“As You Are”, Be A Man”) hommage à ses idoles. (Donny Hathaway, Aretha Franklin, Eric Clapton), il revient à ses origines hip-hop-rock avec “Guilty”. Il contente ensuite le public avec son hit single “Human”. On le voit alors ému, après que le public a repris en chœur les paroles de son refrain. Il en est presque étonné, sonné. Il revient bien sûr pour un bis en toute humilité (“Bitter End”, “Hell Yeah”), acclamé comme un prince pour sa première date en France. En attendant la prochaine…

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Merci à Audrey.