On a écouté : “I See You”, le nouvel album (dégueu) de The xx

CHRONIQUE HATER – The xx fait son retour, tant espéré, tant attendu, la langueur et l’humeur noire mais sublime du groupe nous ayant tant manqué. Passez votre chemin, The xx c’est de l’électro commerciale dégueu maintenant !

Petit retour en arrière nostalgique : pourquoi The xx occupe une place particulière dans l’industrie, mais surtout dans nos cœurs ?  Parce qu’en 2009 leur premier album XX devint une excellente bande son sexuelle. On découvrait la voix triste de Romy, mais délicieusement chaude pourtant. Le son métallique de Jamie xx, glacial, où elle venait poser sa nonchalance était novateur, mais surtout nous prenait aux tripes dès les premières notes et accords de guitares d’Oliver, alors que c’était tout sauf fédérateur comme style et message ! Timides, peu bavards, limite autistes, les membres du groupe s’exprimaient peu, visiblement très embarrassés par cette notoriété nouvelle. Le deuxième opus Coexist mit un peu plus de temps à nous convaincre, puis finalement, comme son frère aîné, il ne quitta plus jamais nos oreilles.

Leurs performances live pouvaient être une transe comme un bide complet, si la messe chamanique ne prenait pas sur le public. Mais si vous aimiez The xx, la magie opérait, la ligne de basse venait vous taper dans la poitrine, la sensualité vous pénétrer par tous les pores, vos yeux cherchaient les étoiles dans le ciel de Fourvière à l’écoute de “Shelter” ou “Islands”, bouche ouverte comme en plein orgasme (oui, ça sent le vécu, et quel vécu pfiouuu…). Car oui, appelons un chat un chat, The xx c’est de la musique à orgasmes, des morceaux qui montent doucement en puissance, qui encouragent vos préliminaires et chauffent à blanc vos sens, pour finalement exploser au fond de votre cerveau/cœur/ventre, à vous de définir où se situent vos orgasmes.

Donc voilà un peu le niveau d’attentes et d’exigences que l’on avait de ce nouvel album. Déjà la découverte du premier extrait “Hold On” qui révélait une Romy souriante dans un décor de série américaine nous avait laissé perplexe. C’est pas mal, oui, mais c’est sucré et surtout joyeux non, ce titre ?! The xx sont donc heureux maintenant ? Mais pour quoi faire, enfin ? Regardez leurs têtes, on dirait le casting d’American Pie IX !

Et voici donc aujourd’hui l’album I See You et dès le premier titre, on est dans un mauvais trip à la C2C ! Ok, je dis pas, c’est sympa C2C, en festival à 20 grammes, oui, on a tous bien dansé là -dessus, mais ce n’est absolument pas l’énergie qu’on attend de The xx. Des cuivres “à la” Woodkid, mais façon festive et surtout identifiable directe comme une future pub télé pour une bagnole… Le ton est donné, on s’adresse donc à des pouffs dansant façon années 1980 en boite de la night.

“A Violent Noise” et là je dis déjà STOP, je ne vais pas arriver jusqu’au bout des dix titres : on est en plein revival Mark Snow début de l’électro en 1990.  “I Dare You” ne nous épargne même pas les “wohoooohooo” cheap d’un Coldplay. Si vous lisez un peu les premières chroniques sorties sur l’album, très extatiques pour la plupart, et on ne comprend donc pas pourquoi, il semblerait que lumineux soit l’adjectif pour définir cet album. Est-ce qu’on attend de Green Day qu’ils fassent du folk ? Ou de Lady Gaga du métal ? Non. Mais maintenant, il faudra s’y faire, The xx = lumineux. Pop. Solaire. Cherchez l’erreur.

Seuls titres qui semblent tendre vers un passé regretté, “Performance” et “Brave For You” où on retrouve enfin LA guitare de The xx, la composition en strates pulsatiles si typique du groupe, et la mélancolie à fleur de peau de Romy. Mais hélas, même si on promet de danser comme une connasse sur “Hold On” si l’occasion se présente, ces deux titres, un poil plus remarquables, ne sauveront pas l’album de la poubelle après l’écriture de cette chronique. Rendez-nous la noirceur nostalgique, le cafard, l’ombre de l’alcôve, la sensualité et puis les orgasmes…

https://www.youtube.com/watch?v=uKakqLIjDcQ