Xandria : le retour en puissance du metal symphonique !

CHRONIQUE MÉTAL – Xandria, pionnier du métal symphonique allemand, est de retour avec Theater Of Dimensions, un septième album surpuissant aux airs de Nightwish et Within Temptation. Addiction obligatoire !

Difficile, pour ma part, d’écrire cette chronique de métal symphonique. D’une part, je sais que je m’adresse, initialement, à une base de folkeux et rockeurs convaincus. D’autre part, je sais que ce genre musical (de part sa complexité musicale et culturelle) n’est pas des plus prisés en France. Alors, comment faire aimer ce nouvel album de Xandria au plus grand nombre ?

Tout simplement, en étant authentique et sincère avec vous ! Ma culture musicale est éclectique. Je ne suis spécialiste d’aucun genre. En ce qui concerne le métal symphonique, je l’avoue, je n’ai que les bases de la culture. J’ai peut-être la quasi intégralité de la discothèque de Nightwish, Delain, Within Temptation et Epica, mais cela s’arrête là. Je ne suis qu’un simple individu lambda, écoutant à raison, au moins, d’une fois par semaine, un titre de métal, de rap, de chanson française et beaucoup de dreampop et rock.

Cependant, quand j’ai reçu Theater of Dimensions, le septième album de Xandria, j’ai tout de suite été sous le charme. Il m’a fait le même effet que Let Us Burn (Within Temptation), le plus grand live de métal de la décennie ou Century Child (Nightwish), le premier album de métal symphonique que j’ai écouté dans ma vie. Je suis resté sous le choc. J’ai eu l’impression d’avoir pris une claque musicale. Claque que je n’avais pas eue depuis belle lurette. Peut-être La Superbe de Benjamin Biolay. L’album est donc resté en boucle durant une semaine. Que mes voisins m’en pardonnent. Mais, il m’a fallu du temps pour l’analyser, le comprendre, le digérer. Je voulais prendre le temps. Et le résultat est clair : Theater of Dimensions sera le meilleur album métal de l’année !

Xandria, un nouveau line-up super efficace !

Là encore, je vais être franc avec vous. Depuis la fin des années 2000, j’avais perdu de vue Xandria. Il faut dire que les groupes de métal symphonique rencontrent souvent des changements de line-up. Xandria, n’a pas échappé à la règle. Après quatre albums réalisés avec la chanteuse allemande Lisa Middelhauve, le groupe a vécu une période difficile. D’autres chanteuses ont essayé de la remplacer… en vain. Le groupe s’est alors perdu jusqu’en 2014, où Dianne van Giersbergen, chanteuse soprano néerlandaise, arrive et donne une nouvelle impulsion à Xandria.

Sa voix, son charisme, sa jeunesse permettent au groupe d’entamer une révolution. Xandria renaît de plus bel. Le résultat est à la hauteur du nouveau Xandria ! Sacrifium, sixième album du groupe, devient l’album le plus vendu de Xandria ! S’ensuit alors une tournée mondiale de plus 150 dates. Le public découvre, à l’occasion, la puissance vocale de Dianne van Giersberger. Et à l’inverse de Nightwish avec l’après Tarja Turunen, les Allemands n’ont souffert d’aucune nostalgie.

En 2017, le groupe ne veut pas s’arrêter là. Toujours plus puissant, toujours plus confiant, Xandria veut frapper fort et se placer parmi les meilleurs groupes de métal. Je peux d’ores et déjà vous le dire, ils y sont arrivés ! Dianne van Giersbergen (à la voix), Marco Heubaum et Philip Restemeier (à la guitare), Steven Wussow (à la basse) et Gerit Lamm (à la batterie) forment un des plus grands quintettes de métal actuel, et rappelle irrémédiablement les belles heures de Nightwish.

Médiéval, folkeux mais métalleux avant tout !

Theater of Dimensions regorge de pépites. Point ! Lors de la première écoute, on est d’abord surpris par sa durée. L’album dure 75 minutes et pourtant, il ne paraît en faire que 45. Aucun temps mort, aucun repos pour nos oreilles. On est pris aux tripes. La construction musicale et les mélodies de Xandria touchent la perfection.

Un début en quasi-douceur (“Where The Heart Is Home”), une suite qui s’envole vers le death-métal (“We Are Murderers (We All)”), puis virage à 360 avec une ballade émouvante (“Dark Night Of The Soul”). Ni vu, ni connu, on rechange de sens pour partir vers l’instrumental (“Céilí”) et on finit en beauté par un titre de 15 minutes (“Theater Of Dimensions”). Voici grossièrement ce qui vous attend, si vous vous plongez dans ce nouvel album de Xandria. Une épopée splendide, qui vous donnera des frissons à chaque seconde.

“We Are Murderers (We All)” résume parfaitement cette étendue musicale. Après des chœurs gothiques et féminins criant “We Are Murderers”, la batterie et la guitare (digne de Metallica, années 1980) reprennent le pouvoir. Dianne entonne ensuite son refrain rempli de lyrisme, tout juste avant les violents échos death-metal de Björn Strid (chanteur du groupe suédois, Soilwork). Tout est parfait, tout est magnifiquement bien produit, tout concorde. On imagine déjà la version live, avec des flammes partant dans tous les sens et le public s’enflammant comme il se doit !

Toujours du côté éclectique et propre au métal symphonique, il ne faut absolument pas passer à côté de “Forsaken Love”, première balade de l’album, qui permet de (re)découvrir toute la sensibilité et variance de la voix de Dianne van Giersbergen.  Enfin, comme le veut la tradition du métal symphonique, vous vous devez de découvrir le titre instrumental “Céilí”. Provenant d’un type de danse traditionnelle celtique, il est vrai qu’il donne envie de bouger. Pour ma part, lors de la première écoute, je me suis imaginé Elisabeth Swan et Will Turner courir dans les rues de Port Royal, sauter dans le Black Pearl et retrouver Jack Sparrow mettant les voiles !

Un album rempli d’hymnes

Ce qui frappe surtout avec Theater Of Dimensions, c’est l’aspect live et stade que l’on peut ressentir. Cet album est rempli d’hymnes. Mais attention, Xandria n’a pas changé son fusil d’épaule et n’a pas sombré dans la facilité comme Coldplay (Viva La Vida) ou Muse (Black Holes & Revelations). Non ! Xandria a juste trouvé la chanteuse qui peut soulever une foule entière et faire planer son public, sur des refrains gothiques à tomber.

J’en veux pour preuve “Ship Of Doom” et “Burn Me”, qui pourraient devenir des classiques ! La voix de Dianne van Giersbergen regorge de lyrisme et de pop en même temps. On s’imagine communier avec le public et chanter les refrains en live, tel qu’on peut le faire dans les concerts de Within Temptation avec les hits “Ice Queen” ou “Mother Earth“. Quant à “Burn Me”, il nous renvoie aux classiques de Nightwish, comme le légendaire “I Wish I Had An Angel” !

“Call Of Destiny”, second single de l’album, est dans la même veine. Un esprit gothique (autant musicalement que visuellement), jovial et même pop, tellement le refrain est facile à reprendre. Et puis, je n’oublie pas les balades. Comment ne pas imaginer tout un stade faire danser ses iPhones (car oui, les briquets n’existent plus) et s’évader par milliers sur “Dark Knight Of The Soul”.

Theather Of Dimensions, meilleur album métal de l’année !

Vous l’avez compris, ce deuxième album du nouveau Xandria m’a conquis. Que vous soyez fan de folk, rock, pop ou autre, vous vous devez d’écouter, au moins une fois, ce nouvel album de Xandria. Si vous n’êtes pas fan du métal symphonique, vous pourrez vous vanter d’avoir écouté le meilleur album de ces dernières années. Si vous êtes déjà fan, vous écouterez en boucle Theater of Dimensions et en ferez profiter vos voisins en mettant le son à fond.

Et puis, si avec cette chronique dithyrambique, vous restez encore perplexe, sachez qu’il existe une version deluxe de l’album, dans laquelle vous trouverez 5 titres bonus en acoustique. Et vous le savez, la musique acoustique est la plus belle, n’est-ce pas ?!

► Theater Of Dimensions, sorti le 27 janvier, chez Napalm Records.

TRACKLISTING
01. Where The Heart Is Home
02. Death To The Holy
03. Forsaken Love
04. Call Of Destiny
05. We Are Murderers (We All)
06. Dark Night Of The Soul
07. When The Walls Came Down (Heartache Was Born)
08. Ship Of Doom
09. Céilí
10. Song For Sorrow And Woe
11. Burn Me
12. Queen Of Hearts Reborn
13. A Theater Of Dimensions


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