Riverdale : de Twin Peaks à “Teen Peaks”

CHRONIQUE – Nouvelle série phare de CW, diffusée en France sur Netflix, Riverdale n’est pas qu’une série pour adolescents et assume clairement ses références à Twin Peaks de David Lynch.

C’est un peu honteux que l’on regarde le premier épisode de Riverdale. Sur le papier, c’est une série qui a tout pour plaire aux adolescents : une petite ville, des personnages très beaux, de la romance. En fait, c’est surtout les personnages très stéréotypés, très white et très parfaits, rentrant dans des cases dans lesquels il est impossible de faire dépasser un cheveu impeccablement coiffé, qui repousse, aux premiers abords.

Il y a le quaterback faussement torturé, son pote au nom chelou, paria du lycée parce que “trop marginal”. Sa meilleure amie blonde qui est secrètement amoureuse de lui depuis toujours qui a elle-même un meilleur ami gay. Et puis, il y a aussi l’ex-peste new-yorkaise venue se perdre chez les ploucs,  et enfin la reine du lycée, drama-queen sur les bords, cliché de la pin-up un peu gothique. On aurait pu vomir des yeux mais ce n’est pas tant les personnages qui sont intéressants dans Riverdale, c’est tout ce qui a autour.

Entre Twin Peaks et Gossip Girl

La série est une adaptation d’un vieux comics des années 1940 : Archie. Imaginé par Vic Bloom et Bob Montana. Si tu connais pas, c’est pas grave mais dis-toi que c’est l’ancêtre des séries/films pour ados avec ses thématiques que l’on connaît et des soucis dus à cet âge que l’on a tous traversé. On ne parle pas de l’acné. Des sujets et des thèmes facilement abordables, à toutes les époques, sous toutes les coutures.

Riverdale dévoile son point de départ dès les premières minutes : un meurtre a été commis dans une toute petite ville au cadre légèrement angoissant, à l’atmosphère un peu pesante. Le corps a disparu. Question : “Mais qui a tué Jason Blossom ?” Toute ressemblance avec Twin Peaks et à la question “Qui a tué Laura Palmer ?” n’est certainement pas fortuite. Non, les showrunners de la série n’ont pas pompé sur la série de David Lynch mais, à la manière de Stranger Things qui assume ses références à l’univers de Spielberg, Riverdale s’inspire et assume aussi ses clins d’œil à Twin Peaks. Aussi bien dans l’intrigue que dans son esthétique, ses décors.

C’était mieux avant ?

Riverdale empreinte également à d’autres séries plus ou moins cultes de la pop culture. Desperate Housewives pour le parti pris d’une histoire racontée par un narrateur, Gossip Girl, Vampire Diaries ou encore Pretty Little Liars. Ces emprunts ne donne pas beaucoup d’originalité au nouveau bébé de CW, mais elle ajoute un élément qui attire indéniablement l’œil.

Finalement, on passe outre les problématiques de teenagers, cœurs brisés et autres coups bas entre pom-pom girls. On se laisse convaincre par cette histoire de meurtre dans cette ville où tout pourtant semble paisible. Semble. Parce qu’au fur et à mesure on comprend que chaque personnage a un secret. Que personne n’est aussi parfait que l’image qu’il renvoie. Une ville qu’on ne parvient pas à situer dans le temps, tant elle mélange hier et aujourd’hui : un cinéma en plein air, des vieilles bagnoles, un diner qui semble tout droit sorti des années 1950. Dans une époque où l’on a tendance à se répéter que “c’était mieux avant”, on se laisse prendre au jeu. Ce qui est le plus intéressant, en fait, c’est l’emballage. L’esthétique hyper léchée, une photographie très travaillée, le parti pris old school et la direction artistique plus que soignée.

Regardez le trailer de Riverdale

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