On y était : Cléa Vincent + Ladylike Lily à La Gaîté Lyrique

LIVE REPORT – Une Gaîté Lyrique pleine à craquer qui danse, danse, danse sous les rythmes disco-latino d’une Cléa Vincent survoltée. Et la poésie poignante d’une Ladylike Lily en ouverture. Que demander de plus ?

Le public est déjà bien nombreux lorsque Ladylike Lily entre en scène. Discrète dans ses interactions mais manifestement ravie d’ouvrir pour Cléa Vincent – qui, nous confie-t-elle, a sauvé son été post-rupture avec le titre “Retiens mon désir” – la jeune femme joue son répertoire en français entrecoupé de quelques titres plus anciens en anglais. Le tout semble nouvellement réarrangé spécialement pour la scène en solo.
Accompagnée d’un pad sur lequel elle lance des boucles et d’un loop qu’elle contrôle du pied, avec entre les bras une guitare blues, Ladylike Lily parvient sans difficulté à emplir la salle d’un son chaud et harmonieux. Sa voix légèrement naïve mais qui sait aussi imposer sa puissance, raconte des histoires d’amour tristes, empruntes d’une poésie romantique. Les arrangements sont parfois plus mélancoliques que sur l’EP Dans la matière, mais l’intensité émotionnelle en est décuplée, notamment sur les bien connus “Tire à blanc” ou “Dans la matière”.

Setlist : Tire à blanc / À la trace / Dans la matière / Private Light / Bain de minuit / Promesses / Who’s Next?L’Aurore

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Les musiciens s’installent puis Cléa Vincent apparaît, tout sourire, et entame sans préambule un “Jmy attendais pas” explosif. Le public est déjà en émoi, on danse, on chante, on exprime sa joie. La première partie du set est disco-pop. Le groupe enchaîne les titres plus dansants les uns que les autres avec une énergie et un plaisir communicatifs. Dans le public on connaît bien les titres “Achète-le-moi”, “Soulevant”, “Happée coulée” dont les premières mesures entraînent à chaque fois un intense murmure de satisfaction.
Cléa Vincent semble sincèrement heureuse et émue devant son public qui l’est tout autant. Elle manie d’une main son clavier rythmique, de l’autre son micro, tandis que ses jambes ont la bougeotte. Elle se laisse aller à quelques pas de danse, notamment sur les irrésistibles “Électricité” ou “Retiens mon désir”. Elle nous raconte le rêve de la nuit passée où elle pensait que c’était son mariage qu’elle organisait. Elle ajoute que cette soirée est l’une des plus belle de sa vie, avant de reprendre “Femme est la nuit” de Dalida qui semble alors avoir été écrite pour la pop-festive de Cléa Vincent.

Les musiciens s’en vont en loge alors qu’elle entame seule au piano un titre de son EP Non mais oui Vol. 2, “Ce soir j’y ai pensé”. Moins disco, très romantique, tout en douceur. La transition fait son petit effet. Elle sort quelques minutes elle aussi puis, ensemble, le groupe revient vêtu de ses plus beaux apparats tropicaux. La scène elle-même s’illumine aux couleurs exotiques. Tropi-Cléa est lancé.
Sur scène un percussionniste et un saxophoniste ont agrandi les rangs. La seconde partie du set est tropicale et inédite. Ensemble ils jouent les titres de la parenthèse exotique dont la sortie vinyle est prévue pour le 22 avril à l’occasion du Disquaire Day.
L’ambiance est maintenant aux petits pas chaloupés et aux riffs de trompette et sax ténor. Avant de quitter la scène, Cléa Vincent s’offre le luxe d’une impro au clavier sur “Château Perdu”, rapidement suivi par un solo de sax, dont on ne voit que l’ombre derrière le haut drap blanc qui orne la scène. Pour le bis, le groupe reprend “Jmy attendais pas” qui fait danser toute la salle, du premier au dernier rang. La boucle est bouclée.

Setlist : Jmy attendais pas / Achète-le-moi / Soulevant / Happée coulée / Après le soleil / Électricité / Femme est la nuit, Dalida / Dans les strass / Clair ObscurRetiens mon désir / Ce soir j’y ai pensé / Samba / Neuilly / Méchant Loup / Baie de mes rêves / Destination tropicale / Le retour de l’homme / Château perdu // Bis : Jmy attendais pas

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Texte : Jeanne Cochin | Photos Emma Shindo