“Girlboss”, la nouvelle série vintage et féministe de Netflix

SÉRIE – Ça repart fort ces derniers temps du côté de Netflix. Au programme dernièrement : Girlboss, l’histoire d’une jeune femme qui se cherche et finit par trouver sa voie en créant son propre business.

Avec la reprise de Designated Survivor, la saison 2 de The Get Down ou la très prochaine suite de Sense8, il y a de quoi faire du côté du géant du streaming vidéo. Mais il s’agirait de ne pas passer à côté de Girlboss, dernière venue dans l’offre après 13 Reasons Why. Adaptée du livre #Girlboss, autobiographie de Sophia Amoruso, la série retrace la vie de la fondatrice de la marque de vêtements “Nasty Gal”. Amoureux du vintage, de mode, de musique, cette série est faite pour toi.

Le pitch : 2006, Sophia Marlowe est une jeune femme un peu paumée. Elle cherche le sens de la vie tout en traçant son chemin avec une apparente assurance qui balaye tout sur son passage. Brute, honnête, intransigeante, on la suit dans ses errances jusqu’à ce qu’elle découvre enfin sa voie : les fringues vintage.

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San Francisco, MySpace et eBay, les symboles de notre génération

Dès le premier épisode, les bases esthétiques de la série sont posées. San Francisco, veste rock’n’roll, jean pattes d’éph’, vieille bagnole, page MySpace et compte eBay… Toutes les époques y passent, et nous font revivre des souvenirs déjà bien lointains. Le retour à l’Internet d’il y a 10 ans suffit à coller un sourire sur nos visages. La beauté des vêtements montrés nous donnent envie d’aller dénicher les perles dans nos friperies préférées. Et surtout, surtout, la musique, complètement démente. La saison s’ouvre sur “The Wild One”, de Suzi Quatro, et ferme sur “Dreams” de Passion Pit. Si cela ne suffit pas à te convaincre, on te laisse avec une playlist des meilleurs morceaux de la série.

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Britt Robertson elle-même, qui joue le rôle de l’héroïne, colle parfaitement à la ville et à l’ambiance de la série. Brune pour l’occasion, elle est le parfait mélange de la jeunesse et de l’innocence d’une Dakota Johnson, mêlé au dynamisme et à la fraîcheur d’une Jennifer Lawrence. Le cocktail peut sembler bancal, voire poussif, mais Britt Robertson parvient à répondre à la fois, et au besoin de naïveté et d’arrivée dans le “monde des adultes”, et à la confiance en soi nécessaire à la création d’une entreprise.

Self-empowerment et féminisme obligatoire

Car il s’agit finalement bien ici de l’histoire d’une femme qui prend son destin en main et crée son propre business, envers et contre l’avis de (presque) tout le monde. Si les quelques premiers épisodes laissent croire que la série portera essentiellement sur la passion de Sophia pour la recherche de fringues d’occasion, c’est loin de correspondre au bilan final des quelques 13 épisodes de 30 minutes de la série.

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Girlboss (qu’on aurait plutôt vu s’appeler “Nasty Gal”) est plus qu’une ode au vintage. “Adulthood is where dreams come to die” (“l’âge adulte, c’est là où meurent les rêves”) est la phrase qui guidera l’ensemble de la saison. Comment Sophia en est-elle arriver à penser cela ? Va-t-elle surpasser cette idée ? Changera-t-elle d’avis ? Ses rêves vont-ils mourir ? Sa vie d’adulte sera-t-elle conciliable avec ses rêves ? Autant de questions qui trouveront leur réponse au fur et à mesure de l’avancée dans le monde de la jeune femme, au gré des problèmes rencontrés sur sa route. Car il y en a. Parmi eux, forcément, la crédibilité d’une jeune femme qui débarque dans la vie professionnelle.

Plus délicat encore, Sophia est loin d’être la “femme parfaite”. Caractère de cochon, égoïsme assumé, elle est bruyante, impulsive et fait de mauvais choix. Détestable parfois, elle est en fait terriblement humaine. Peu de séries peuvent se targuer d’avoir une héroïne de ce genre. Tant mieux et merci. On se reconnaît, dans nos pires comme dans nos meilleurs moments, et on s’identifie souvent à cette insupportable gamine qui évolue comme elle peut dans un monde d’hommes protecteurs souvent, mais inhibiteurs malgré tout.

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Scénario hésitant mais seconds rôles de choix

Produite entre autres par Charlize Theron, la série bénéficie d’autres grands noms à son casting. Les sériephiles apprécieront ainsi de voir Dean Norris (Breaking Bad) dans le rôle du père de Sophia, ou encore Melanie Lynskey (Togetherness, Away We Go) dans le rôle d’une amoureuse de vintage. La comédienne Ellie Reed dans le rôle d’Annie, la meilleure amie de Sophia, apporte également l’énergie parfaite au rôle de complice et de soutien. Seul Johnny Simmons peut-être, manque de consistance et joue un petit ami sans grand intérêt.

Les 13 épisodes eux-mêmes sont parfois inégaux et suivent une chronologie qui peut paraître floue, en nous faisant suivre l’évolution de Nasty Gal, entreprise de Sophia sur les deux premières années de sa vie, sans qu’on ait réellement conscience du temps qui passe. Est-ce un biais dû à l’adaptation du libre ? Une volonté de tout faire tenir en une seule saison ? Un parti pris ? Qui sait… La suite, peut-être, nous le dira. Parce qu’on espère bien une saison 2 de Girlboss.

Girlboss, saison 1 disponible sur Netflix depuis le 21 avril 2017

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