Europavox 2017 : Clôture sous le signe des records, avec Manu Chao

LIVE REPORT – Edition record pour Europavox 2017, avec plus de 50 000 spectateurs, dont 20 000 le dimanche soir pour faire la fête avec Manu Chao !

Toujours plus haut, toujours plus loin, voir toujours plus grand. C’est ce que fait le Festival Europavox depuis désormais 12 ans. Et pour clôturer cette édition 2017, direction non pas la place du 1er Mai, mais le Stade Michelin. Celui-là même, qui est l’antre désormais des champions de France de rugby. Celui-là même, où la Yellow Army met le feu tous les mois, afin de supporter son équipe de l’ASM. Alors que le public était venu en masse et bloquait même le tramway, tellement les files d’attente étaient énormes, on a pu assister à la conférence de presse de clôture du festival.

Au programme, un discours du boss d’Europavox, François Missonnier, insistant sur le record d’affluence du festival. D’ailleurs, c’est le chiffre que les médias et France Inter (entre autres) retiendront : Plus de 50 000 spectateurs ont assisté à l’édition 2017 d’Europavox. Dans une ville (comme le rappelle le maire Olivier Bianchi, que nous avions croisé la veille au concert de -M-) qui prépare sa candidature pour être la capitale européenne de la culture en 2028, Europavox, ainsi que le Festival International du Court Métrage et les Rendez-vous du carnet de voyage, honorent la ville. Une ville ouverte sur l’Europe, le monde et qui se veut être la plus multiculturelle possible.

De l’Estonie au Portugal, de la Suède à l’Italie, de la France à la Roumanie, Europavox est devenu un point de rencontre essentiel pour les “petits” artistes, qui nous disent souvent “On ne s’attendait pas rencontrer un public aussi chaleureux, sympathique, nombreux”. Car il est vrai, Europavox est probablement le festival le plus cool de France, de part sa multiculturalité et de sa non-prise de tête. Et la non-prise de tête, elle aura lieu aussi, pour cette première clermontoise : un concert au stade Michelin !

Fanfare et Rhythm & Blues en ouverture

Alors que toute la foule n’est pas encore entrée dans le stade, les hostilités commencent dès 19h00 avec les Français de la Fanfare RockBox. L’idée du groupe ? Reprendre tous les grands tubes du rock ou du hard-rock en mode “fanfare”. Entendons-nous bien, pas celle du festival des pompiers du 14 juillet ! Deep Purple, AC-DC, Queen ou David Bowie (auquel le groupe rend un chaleureux hommage à nous mettre les larmes aux yeux, sur Space Oddity), tous les groupes et tubes phares des années 70-80 y passent. Rien de mieux que la Fanfare RockBox pour commencer une soirée, qui s’annonce longue !

Car avant de retrouver Manu Chao, c’est le Rythm’n’Blues de The Excitements qui va enchanter l’antre de la Yellow Army ! Totale découverte et coup de cœur de la soirée pour ce groupe d’origine espagnole, emmené par la chanteuse Koko-Jean Davis. Entre blues, funk, R’n’B (le vrai, pas celui de Skyrock), The Excitements nous attriste et nous remémore la disparition trop précoce de Sharon Jones. Car dans l’esprit de Koko-Jean, il y a du Sharon Jones en, peut-être, encore plus vive ! Aucun temps mort, tout s’enchaîne et bien que le groupe ne soit pas forcément la cible du public de Manu Chao, il arrive à le convaincre avec une facilité époustouflante.

Manu Chao ne connaît pas les Tchao !

Durant la conférence de presse, le président de l’ASM (récemment champion de France de rugby) l’avait annoncé. À 20h45, ne ratez pas la surprise du jour. Bon, Éric de Cromières s’était juste trompé sur l’heure, qui n’était pas 20h45 mais 21h45 pétante ! Arrivé tôt au niveau des crash barrières pour prendre les photos, on discute avec le public, qui nous raconte que certains sont arrivés dès 14h00 pour être au premier rang. Quelques minutes avant le début du concert, on aperçoit sur le côté de la scène Manu Chao se préparer, et le public commence à se mettre en mode rugby “Ici, ici, c’est Montferrand” ou “Allez, Allez, Allez, Montferrand, Montferrand, Allez, Allez, Allez !”. Entre photographes, nous sommes pris de fous rires, et l’un d’eux dit “On est pas à un match, là !”. Le public des premiers rangs de la fosse est charmant et adorable. C’est la magie d’Europavox, mais aussi du stade Michelin.

Et si l’ambiance rugby est là, c’est que certains étaient au courant de la surprise du début de concert. 21h45 pile, Madjid Fahem (guitariste du groupe), arrive avec un – vieux – maillot de l’ASM, tandis que deux joueurs traverse la scène en courant et levant le bouclier de Brennus. Il n’en fallait pas plus pour faire exploser un public qui était déjà en délire ! Manu Chao saute, montre le bouclier, court dans tous les sens. C’est bouillant. Et comme on dirait à Marseille, “Aïoli !!!!”

21h46, Montferrand est déjà en feu. Côté photographe, rarement le stade Michelin n’en aura vu autant. Côté public, 20 000 spectateurs se déchaînent. Alors que la guitare de Madjid Fahem commence à se faire entendre, Manu Chao salue “Vous êtes là les Champions ?” !! Rugby et Manu Chao, public bobo et “punks à chien” comme certains diraient. Ce n’est plus Europavox, c’est une fête anti-nationalisme et FN que l’on peut voir ce soir ! Car il n’y qu’une seule France, celle qui aime la fête, celle qui aime les cultures du monde entier et ne se referme pas sur soi ! C’est une ode au partage et une excellente publicité pour la candidature de Clermont-Ferrand à la Capitale Européenne de la Culture.

Durant 2h, Manu Chao enchaîne ses tubes : “Clandestino” (qui illumine le stade de part toutes les captures de smartphones), “Radio Bemba”, “Rainin’ in Paradize”, “Pinocchio première fois”, “Pinocchio deuxième fois”, “Pinocchio troisième fois”. Après avoir fait les photos, les journalistes ont le droit d’aller voir le concert dans les loges du stade, et même là, le public “VIP” est en transe. Le maire de Clermont ne semble pas être resté, mais le président de l’ASM est fier de la soirée, tout comme François Missonnier dansant dans les loges. 23h30, Manu Chao fait ses adieux … enfin presque. “Vous en voulez encore ?”. Et c’est reparti ! On continue et comme dirait Nadiyah (oui, fallait la sortir c’est là), et c’est (re)parti pour le show, et c’est (re)parti le stade est chaud, et c’est (re)parti bouge-toi sur ce flow !

Il est presque minuit, le concert aurait déjà dû se terminer, afin que le public puisse prendre les tramways exceptionnellement mis en place pour le public de Manu Chao, en ce dimanche soir. “Non mais qui a remis une pièce dans le jukebox ?” “Il s’arrête jamais ?”, entend-on en loges. Quant à moi, je lance “Mais il n’a pas fait Mala Vida !”. En effet, Manu a fait l’intégralité de ses tubes sauf Mala Vida. Le concert risque de durer encore un moment. Vers minuit, “Tu me estás dando mala vida” résonne enfin. Personne n’est fatigué ! Après 4 jours de festival, de musique puissante et forte, de couchers à près de 2h du matin, on tient, on tient ! Et quand bien même la pluie s’invite à la soirée, le public reste et reprend pour une quatrième fois le “Lalalalala” de Pinocchio.

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0h30, le concert se termine enfin. Jamais Clermont-Ferrand n’aura vécu une soirée aussi fraîche au niveau climatique qu’en ce dimanche 2 juillet, mais en même temps, jamais Clermont-Ferrand n’aura vécu une soirée aussi bouillante au niveau culturelle. Plus fort qu’une victoire en TOP 14, Manu Chao a fait honneur à la ville de Vercingétorix. Veni, vidi, vici, Tchao l’artiste ! 

Setlist : 
Impossible de vous la donner, tellement tout y est passé 😉

Photos : Renaud (@SvenskaPanda)

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