“How Did We Get So Dark?” de Royal Blood, quand les petits princes deviennent rois !

CHRONIQUE – Royal Blood a sorti il y a quinze jours son second opus, “How Did We Get So Dark?” et nous, on ne se pose pas de question : on se délecte de ce regain de noirceur rock.

Trois ans après l’éponyme Royal Blood qui fut de loin une des meilleures découvertes rock de 2014, Royal Blood est de retour et signe How Did We Get So Dark?, un nouvel album plus réussi encore que le premier, moins dark que l’annonce son titre d’ailleurs, du son neuf très excitant !

 

Ce groupe de Britanniques malgré le barouf musical qu’ils produisent, ce ne sont que les deux gus de la vidéo ci-dessus. Une basse. Une batterie. Qui l’eut crû quand vous montez le son dans vos écouteurs et que vos oreilles saignent de bonheur ? Leur premier album éponyme avait crée la surprise, et nous vous avions déjà dit ici tout le bien que nous en pensions déjà à l’époque. Les petits mecs de Brighton y assumaient leurs influences, Queens of The Stone Age (dont ils feront la première partie à l’AccorHotel Arena en novembre prochain), Arctic Monkeys (pour qui ils ouvrirent en tournée), Iggy Pop, ces bébés furent biberonner au stoner, au rock et autres genres aux guitares hurlantes. Pour un premier album on pouvait aisément pardonner trop de similitudes parfois avec ces célèbres aînés, mais pour la suite, on en attendait un peu plus…

Une basse. Une batterie. That’s it.

How Did We Get So Dark?  est une question que semblerait se poser les deux joufflus en regardant le chemin parcouru. Joufflus qui le sont un peu moins d’ailleurs ! Le perfecto s’est détendu et élimé, les fan(e)s en chaleur ont dû commencer à tomber dans leur filet, la badboy attitude pointe le bout de son nez. “Darker” un peu, oui, encanaillés c’est sûr ! Les illustres influenceurs ont été digérés, les ont bien souvent adoubés lorsque croisés sur la route, et les jeunots ont pris du lest. Les mélodies sont un peu moins urgentes, moins “fiévreuses-pour-cause-de-crise-de-puberté”, plus “fiévreuses-pour-cause-de-j’ai-envie-de-te…” (lecteur à toi de choisir la fin de phrase de ton souhait). Elles rentrent beaucoup plus facilement dans le crâne, se chantent beaucoup plus aussi. Certains diront qu’ils sont devenus plus accessibles et commerciaux, mais loin de nous cette conclusion ; tout ça est encore très, très rock, et à mettre dans les oreilles d’un public averti.

Dix titres et rien à jeter !

Le titre phare sera “Lights Out” et il nous tarde de l’entendre en live à Fourvière et de voir l’effet d’hystérie qu’il devrait provoquer sur le public ! La basse vous drague avec langueur, puis le show de pyrotechnie commence avec ce “yeaaaah” hurlé dans nos oreilles. Le stoner prend le dessus, et la tension monte d’un cran. Un titre d’une violence absolument parfaite. Puis un vent de Californie semble avoir soufflé sur “She’s Creeping” qui débute comme un titre de Cage The Elephant et nous délivre un son très souriant, et ça aussi c’est nouveau.

L’ensemble est effectivement beaucoup plus lumineux que dans le premier album, paradoxe du titre, donc. “I Only Lie When I Love You” résume à merveille ce que l’on aime chez Royal Blood : une basse ultra efficace et une batterie qui vient ponctuer les phrases comme un chœur assourdissant et rythmant, auquel votre pied, vos doigts, votre tête ne peuvent résister. Vous arrivez au septième titre et vous n’êtes toujours pas lassés et vous ne zappez pas. Fait suffisamment rare pour qu’il soit relevé.

Le nouveau Royal Blood est excellent. Et aucun bémol ne modérera cette chronique. Voilà. Ils seront sur bon nombre de festivals cet été, les Eurocks, les Vieilles Charrues, Montreux. Il reste des places pour Les Nuits de Fourvière à Lyon le 10 juillet et même si nous serons très heureux de vous raconter comment c’était, venez, ne loupez pas ça !

► How Did We Get So Dark?, sortie le 16 juin 2017 (Black Mammoth/Warner Music). Pour les Parisiens, Royal Blood sera en concert le 9 novembre au Zénith.

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