Saturday Night Fever à la Boule Noire pour le retour de Busty and the Bass

I’M WITH THE BAND – Que se passe-t-il avant un concert ? On s’est faufilé aux balances de Busty and the Bass avant leur concert de folie, on te raconte ça.

Il est 15h pétantes quand les deux vans de Busty and the Bass arrivent devant la Boule Noire. Il fait beau à Paris. Ce samedi 21 octobre, le groupe canadien a rendez-vous pour la deuxième fois avec son public parisien. Ils étaient déjà venus le 21 juin 2016, pour la Fête de la musique organisée par l’Ambassade canadienne. C’est d’ailleurs à cette occasion-là qu’on avait eu la chance de les découvrir, et de discuter avec Eric et Julian, quelques minutes après leur concert du feu de Dieu, sur l’esplanade des Invalides.

Ce samedi soir, ils font leur premier concert parisien en tête d’affiche. Ce n’est pas rien. Et à ce qu’on peut entendre, les garçons sont très vite séduits par la Boule noire, avec son parquet, ses miroirs et ses peintures murales. Après avoir descendu tout leur matériel au centre de la pièce, tout le monde s’active. Milo s’occupe minutieusement de la table de merch, Julian monte sa batterie, Louis joue de la guitare électrique unplugged sur un banc, Scott part faire des gammes et se chauffer à l’entrée de la Boule Noire dans un recoin caché digne de chambre d’Harry Potter chez les Dudley. Pendant ce temps là, la scène se remplie de pieds de micro. Une organisation au centimètres près est nécessaire quand on est neuf.

Derniers réglages et échauffement

Nick nous confirme par la suite qu’ils sont super excités de revenir à Paris. Il nous parle ensuite des lumières qu’il trouve superbes, tandis que les techniciens poursuivent leurs essais, et que James, leur tour manager se débat avec le réglage des micros. Un bruit de fond persiste et le dérange, il fait des aller-retour entre la console et la scène. Nick s’éclipse à son tour dans le vestiaire à l’entrée, écouteurs vissés dans les oreilles pour se chauffer la voix. Il a déjà eu des problèmes, il ne veut pas que ça recommence et préfère donc entretenir sagement sa voix de crooner. Quand il chante seul au piano, tout va bien, mais quand il chante avec huit musicos derrière, forcément il ne donne pas la même puissance nous explique-t-il.

À un moment donné, après avoir chantonné sur le thème de la quesadilla, rappé, parlé appareil photo et vidéo avec Greg le réalisateur/photographe qui les suit en tournée, tout se calme. Certains garçons sont partis en loge profiter des victuailles (baguettes et autres spécialités franchouillardes), d’autres pianotent sur leur ordinateur et portable. Puis, ils sont appelé chacun à leur tour pour faire les derniers réglages : clavier, batterie, trompettes, trombone, synthé, basse, guitare. En plus des instruments, il faut régler leur micro perso. Louis, déjà sur scène pour sa guitare se retrouve à faire les tests pour tout le monde, c’est plus facile d’égaliser quand la même personne s’y colle.

Enfin, ils se retrouvent tous sur scène pour quelques titres tous ensemble, l’histoire de tout bien caler. Et oui si tu te demandais comme nous, il rentre à neuf sur la petite scène de la Boule Noire. Ça check son téléphone, ça tente du massage aux genoux (oui oui)… La routine quoi. Ils sont fins prêts pour ce soir.

Festivités et sous-vêtements

On les retrouve à 21h, sur scène. Après un jam d’ouverture bien incisif, le groupe balance la sauce. Leur premier album Uncommun Good est sorti en septembre. Cet album se faisait attendre, après la sortie de deux EPs. Cela dit Busty and the Bass est clairement un groupe fait pour le live. Genre vraiment. Les entendre version studio n’a strictement rien à avoir avec un concert. Je trouve d’ailleurs que leurs enregistrements ne leur rendent pas justice. Sorry Neal Pogue.

Impossible de ne pas se déhancher avec les rythmiques funk, hip-hop, électro et soul du groupe, qui ne lésine pas sur la technique. C’est frais, c’est dansant et c’est moderne. La mise en place est toujours nickel entre basse-guitare-batterie-synthés et le trio de cuivres. L’équilibre est aussi bon niveau voix, entre rap et chant. On n’est moins sûr des lignes de chant robotiques qui passent par le synthé, le rendu des voix transformées a tendance à me faire plus rire qu’autre chose. On danse sur “Memories and Melodies” et “Up Top”, on chaloupe sur la très sensuelle “Things Change”, on rit en voyant des sous-vêtements féminins jetés depuis le public après un, on le conçoit, magnifique solo de saxophone par Nick, enveloppé dans de la fumée rose. La totale ! Marvin Gaye serait jaloux.

On fait les chœurs sur leur reprise de Macy Gray (“I Try”), et on prend un vrai plaisir à réentendre des anciens titres comme “Miss Judge” ou leur diablement efficace “Tryna Find Myself” que le groupe revient faire en deuxième rappel suite aux applaudissements et aux cris effrénés d’un public en grande forme qui siffle le technicien aux lumières qui tente de rallumer la lumière dans la salle. Et non, ça ne sera pas pour tout de suite. On sortira à 22h20, le cœur battant. Encore une fois, Busty and the Bass nous fout une grosse claque de classe, damn. Saturday Night Fever n’est-ce pas ?

À LIRE AUSSI >> [INTERVIEW] Busty and the Bass : “Faire de la musique, boire et traîner ensemble”

Texte et Photos : Emma Shindo / Vidéo : Sabine Bouchoul