Le rêve éveillé d’Amber Run à la Maroquinerie

LIVE REPORT – Pour leur premier concert en salle, à Paris, Amber Run a conquis une Maroquinerie toute acquise à leur cause. Quelle soirée !

“On ne pensait pas finir notre 1er album, on ne pensait pas qu’on irait au bout du deuxième… Venir jouer à Paris était un rêve lointain” dit Joe Keogh, le frontman d’Amber Run, un sourire radieux et communicatif aux lèvres. Et pourtant les voilà, quatre sur cinq des premiers membres d’Amber Run sur la scène de la Maroquinerie, ce jeudi 26 novembre. Leur premier album 5AM est sorti en mars 2015. Cette année, ils ont sorti un deuxième LP, For A Moment, I Was Lost. Il aura fallu attendre Rock en Seine 2017 pour les voir pour la toute première fois en France. Comme quoi, il n’est jamais trop tard. Il faut toujours garder espoir.

Flyte, les petits frères des Beatles

Quand j’arrive à la Maroquinerie, Flyte est déjà sur scène. C’est leur première fois à Paris aussi, et la moitié du set que j’écoute est un véritable plaisir pour les oreilles. Des sonorités Beatles mélangées à une bonne couche de Supertramp. Le quatuor est ravi d’être là et nous présente The Loved Ones leur premier album, sorti il y a peu. Leur indie-pop est dansante, lumineuse et moderne, comme savent si bien le faire nos voisins les Britanniques. On a un gros coup de cœur pour “Cathy Comes Home” et son clavier rétro bondissant, la reprise d’Alvvays “Archie, Marry Me” chantée a cappella avec de magnifiques harmonies, ou encore “Faithless” et ses airs de Journey x Zombies, qui clôture leur première partie de la plus jolie des façons. Définitivement un groupe à suivre !

La grande communion d’Amber Run

Je vous avoue que je ne m’attendais pas à un concert comme celui auquel j’ai assisté. Je ne m’attendais pas à un tel accueil, à un public aussi bien silencieux qu’enthousiaste et motivé. À des premiers rangs compacts. À un public qui chante les paroles à gorge déployée et qui danse comme il l’entend. Tant de mines réjouies ce soir, sincèrement, quel plaisir de voir des visages heureux et des personnes comblées.

Contrairement à Rock en Seine, Amber Run a cette fois-ci le temps de présenter le set de son choix, de la longueur de son choix. Forcément, n’en déplaisent aux amoureux du premier album, le quintet joue quasiment tous les titres de For A Moment, I Was Lost. Forcément bis, les chansons sont plus rock. En témoigne ce gros jam instrumental sur “Island”. Terminé par une minute d’applaudissements, de cris, suivi par une allocution mi-gênée, mi-hilare du chanteur, qui explique à un public chauffé à blanc que malheureusement, là, ils vont passer à une chanson plus douce. La salle rit.

On n’a toujours pas le droit à “Machine”, qui aurait pourtant été parfaite pour cette configuration, tant pis. On se contente de la belle “Wastelands” et d’une “Haze” planante. Le groupe a préféré miser sur un set explosif et dynamique, où il n’hésite pas à aller chercher le public qui ne demandait que ça. Leur set est intelligemment construit et les cinq musiciens n’en sont pas à leur première tournée. Le seul bémol de la soirée vient pour moi d’une batterie trop forte par rapport à la voix, de cette caisse claire trop incisive à mon goût.

Cela dit, ce n’est pas pour autant que les garçons en oublient leurs premiers succès : “Just My Soul Responding”, “Noah” et bien sûr “I Found” qu’ils joueront pendant leur rappel. Une partie a cappella avec le public, suivie de la version studio. Certains titres s’enchaînent rapidement, d’autres sont ponctués de prise de parole succinctes de Joe, qui ne pourra plus se défaire de son sourire radieux. “C’était un rêve de venir jouer à Paris, merci à tous d’être venus, à la fin du concert on voudrait tous vous remercier un par un” annonce Joe.

Setlist : Pilot / Spark / Insomniac / Stranger / Fickle Game / Just My Soul Responding / Dark Bloom / Good Morning / Island / 5AM / Noah / Wastelands / Heaven / rappel : Haze / I Found / No Answers

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Photos : Emma Shindo