Kaleo à l’Olympia : le travail vite fait, bien fait (+ Judah & the Lion)

LIVE REPORT – Retour sur une soirée de concerts comme on aime : les bluesmen-superstars de Kaleo accompagnés de Judah & the Lion.

Il est impossible de prévoir certains événements de ta vie. Comme ce concert premier concert français de Judah & the Lion à l’Olympia, en première partie de Kaleo où je n’avais pas prévu d’aller. J’avais une folle envie de les découvrir en live en mai dernier lors du French Escape Festival. Mais finalement ils avaient annulé. Alors que je vantais à des potes “un groupe américain avec mandoline et banjo fous” je n’étais que déception lorsque j’appris qu’ils ne viendraient pas cette fois-ci. Il fallait attendre leur tournée avec Kaleo pour les voir débarquer dans la magistrale scène de l’Olympia. Pas mal pour une première parisienne non ?

Kaleo aussi avait annulé leur passage à Lollapalooza suite à des soucis de santé de leur chanteur cet été. Ce n’était que justice qu’ils reviennent à Paris en fin d’année, à l’Olympia qui plus est, après avoir rempli le Trianon en janvier dernier. Une affiche qui faisait rêver.

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La folie contagieuse de Judah & the Lion

Tu peux pas savoir combien j’avais hâte de voir Judah & the Lion sur scène. Pendant le changement de set, je zieutais déjà sur les stands de banjos. Oui, tu as bien lu, LES banjos au pluriel. Et sincèrement comment être déçue ? Trente minutes de set c’est court, mais les Américains ont facilement réussi à ambiancer comme jamais le public parisien pourtant réputé comme frileux et assez sévère. Ça saute de partout, ça fait des danses du booty, ça va chercher le public, ça crowd-surfe… La totale.

“On a attendu longtemps avant de pouvoir venir à Paris” explique Judah le frontman aux jambes de feu, après avoir entamé leur concert avec l’explosive “Suit & Jacket”. Brian et sa mandoline à gauche, Nate et son banjo à droite. Derrière, Spencer à la batterie, entouré de deux musiciens supplémentaires. Niveau sonore, ça envoie du lourd. Entre beats de hip-hop, séquence rap, moments bluegrass, Judah & the Lion c’est un melting pot de toutes les influences de ces quatre ex-étudiants de Nashville. Passant sans complexe de l’auto-tune à des riffs de banjo, leur folk-hop comme ils aiment l’appeler, peut de prime abord faire un peu peur. Mais ne crains rien, le groupe est juste là pour s’amuser, refusant “d’être un groupe cool, seulement nous même, en espérant que vous nous aimerez tels qu’on se présente à vous, sinon tant pis”.

Si leur reprise de “Mr Brightside” ne me touche pas vraiment, celle de T-Pain (“Booty Wurk”) me fait bien rire. Je suis plus que ravie d’entendre les titres explosifs de leur dernier album, “Going to Mars” notamment, “Conversations”,  ainsi que “Rich Kids” et “Reputation” tirés de leur premier LP Kids These Days sorti en 2014. Entre leur pas de danse décomplexés, le slam de Brian dans le public tee shirt sur la tête et mandoline dans les mains, leur danse-pogo sur “Take It All Back”, Judah & the Lion n’ont pas lésiné sur l’énergie pour ce premier passage à Paris. Tout ça était follement réussi.

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Kaleo, la force tranquille

C’est à 21h45 que Kaleo débarque sur scène après nous avoir fait danser sur “Afternoon Delight” de Starland Vocal Band en guise d’introduction. Le set des Islandais est bien rodé, propre et très poli. Un peu trop à mon goût, une petite pointe d’improvisation ou de laisser-aller n’aurait fait que du bien à ce set. Néanmoins quand le concert débute par “Broken Bones” puis que ça enchaîne sur “I Can’t Go On Without You” mon petit cœur s’emballe. Leurs mélodies sont vraiment sublimes, et le timbre de voix de Jökull me hérisse les poils. Il nuance tout ça avec finesse et puissance, une vraie diva du blues.

Au fond de la scène, une énorme carte de l’Islande. Sur scène, des cagettes de décoration estampés Kaleo, Iceland. Le groupe a le mérite de revendiquer fièrement ses origines. Un groupe islandais qui remplit l’Olympia, on n’en a pas vu souvent, c’est tout à leur honneur. Les bluesmen s’appliquent à coups de riffs et de séquences jam sur leurs chansons plus rock, de “Pour Sugar On Me” à “Not Good”, en passant par “Hot Blood”. C’est nickel. J’avoue avoir un gros faible pour leur titres plus doux, que ce soit “Automobile” interprété au dobro et harmonica, ou le saisissant “Vor í Vaglaskógi”.

Les Islandais nous gratifie d’une très bonne reprise de “Bang Bang (My Baby Shot Me Down)” à coup de batterie et guitares désaturées. Juste avant de finir avec leur hit “Way Down We Go”, Kaleo nous joue la très bluesy “Backdoor” qui figurera sans doute sur leur prochain album. Daniel à la basse vient à nouveau chercher le public pour l’encourager à sauter avec lui et tout lâcher. En guise de bis, c’est “Rock’n’Roller” que les Islandais choisissent de venir nous jouer. Entre deux, JJ le frontman s’est changé et aborde un tee-shirt I <3 PARIS. Il n’hésite pas à réaffirmer son amour au public parisien qui, il est vrai, s’est montré enthousiaste et coopératif toute la soirée. Une heure après le début du show, les cinq Islandais quittent la scène sous un tonnerre d’applaudissements. Vite fait, bien fait.

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