Shame au Point Éphémère : punk is not dead

LIVE-REPORT – Vendredi soir, Shame a transformé le Point Éphémère en cave anglaise, 100 % punk. 100% sauvage.

En février dernier, on plongeait tête la première dans la folie Shame. C’était lors de la Route du Rock, collection hiver. On n’avait pas trop compris ce qu’il nous arrivait, on savait juste qu’on venait de vivre un concert complètement dingue. A Paris, on se demandait comment ça allait se passer. Paris, c’est pas trop rock’n’roll. Le public du Point Ephémère est un peu plus hype, un peu plus coincé.

Est-ce qu’il allait remuer ? Est-ce qu’il allait pogoter ? Est-ce que les bières allaient voler dans tous les sens ? Est-ce qu’on allait ressortir de là en sentant la clope, la sueur et d’autres parfums impossible à identifier. Oui. Oui et oui. Shame a cette incroyable pouvoir de transcender les foules, de l’électriser, de la rendre folles malades. Des pogos, il y en a eu, des garçons torse nu aussi. Des filles qui fument dans la salle, les gobelets remplis de bières ont traversé la salle, d’autres liquides aussi, on ne sait pas ce qu’il y avait dedans, on n’a pas envie de savoir.

super-massif

Je n’ai jamais fait de concert à Londres. J’imagine que dans une cave crasse de la capitale anglaise, l’ambiance devait ressembler un peu à ça. En plus violent, plus punk, plus sauvage encore. J’imagine pas l’état dans lequel Shame doit mettre les Anglais. En tout cas, ils ont retourné les Parisiens. Avec les titres catchy, leur batterie lourde, leur guitare sanglante et ce lead-singer, Charlie, qui aurait pu avoir sa place dans Sex Pistols ou les Clashs. Comme à la Route du Rock, il éructe, il hurle, se caresse les tétons, harangue le chalands, se balance dans la foule. Pour être complètement punk, il aurait dû foutre une baigne dans le ventre des deux mecs qui sont montés sur scène à la fin du set. Il les a pris dans ses bras avec de se casser comme un roi.

 

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En première partie, on découvrait Black Midi, un groupe de rockeur à qui on donnerait 15 ans de moyenne d’âge. Quatre garçons au son super-massif. Tellement massif que la batterie ne tenait plus en place… on a cru à un moment qu’elle allait valser. Dommage que la sono fût si mauvaise, on ne comprenait rien à ce que le lead-singer chantait.

Photos : Morgane Milesi / Texte : Sabine Swann