Amélie-Les-Crayons fait valser le Café de la Danse

LIVE REPORT – Hier soir, le Café de la Danse était plein pour accueillir le trio fantastique d’Amélie-les-Crayons. Au programme, de la belle chanson française, des hommes-orchestre et un public de danseurs.

Amélie-les-Crayons je les ai découverts en 2006 avec leur premier spectacle, dans une petite salle de Normandie. Depuis, il y a eu d’autres albums, Le Porte-Plume en 2007, Jusqu’à la mer en 2012 et Mille Ponts en 2017. Amélie-les-Crayons c’est d’abord une voix cristalline dans les aigus et chaude dans les graves, mais aussi des textes poétiques et engagés et une instrumentalisation surprenante et originale.

Lorsque j’entre dans la salle du Café de la Danse, les sièges sont dépliés, le public installé et la première partie vient de commencer. C’est d’abord Garance qui chauffe la salle de sa voix limpide et de ses textes drôles. Puis s’ensuit l’exact opposé avec Vesperland : sa grosse voix rauque et ses textes tirés des poètes Emily Dickinson et William Butler Yeats. Après une double première partie, Amélie-les-Crayons monte sur les planches.

Un trio aux mille talents

Mille Ponts, le nouveau spectacle d’Amélie-les-Crayons qui tourne depuis maintenant un an, s’ouvre sur un petit échauffement de la salle : mouvement des bras et étirements, avant d’enchaîner avec la percussive “Y’a plus d’saison”. Sur scène Amélie est entourée de deux hommes en noir, Olivier Longre et Quentin Allemand, tout deux multi-instrumentistes (piano, percussions, guitare, clarinette, flûte, bugle, melodica, harmonica, marimba) et à la voix de velours. Sur le devant de la scène, une grande planche en bois, sur laquelle le trio tape du pied, saute et danse, sert de percussions supplémentaires et accompagne quelques titres a cappella (“Y’a plus d’saison”, “Les filles des forges”, “Laleina”). Au fond, un piano qui tourne et qui dévoile une décoration de bois sculpté époustouflante. Et au milieu, les trois musiciens chantent, s’amusent et suivent une chorégraphie poétique et enchanteresse.

La salle est comble et le public connaisseur. Un bon nombre a déjà vu ce spectacle, et reconnaît sans peine les titres plus anciens réarrangés pour l’occasion (“Les filles des forges”, “Marchons”, “Lettre à Francis”, “Ta p’tite flamme”, “La maigrelette”). Dans le public, Jean-Louis et Sandrine, confortablement installés au premier rang, sont invités à rejoindre la scène pour danser avec le trio, sur “Marchons”. Et lorsque le “Le bal des vivants” fait résonner ses 3 temps, quelques couples n’hésitent pas à descendre les escaliers pour valser devant la scène. Enjoué, rythmé, parfois même tribal, ce nouvel album est aussi engagé. Filiation, solidarité, espoir, mais aussi écologie et nature sont le cœur du message. Beau et intelligent.