The Soft Moon : “Criminal”, noir c’est noir

CRITIQUE – Avec “Criminal”, son quatrième disque, Luis Vasquez, alias The Soft Moon, confirme qu’il est passé maître dans l’art de manier les ambiances lugubres et électriques. 

On nage en eaux troubles en écoutant Criminal, le dernier album de The Soft Moon, sorti sur le label Sacred Bones. Et on adore ça. Sur son quatrième disque, Luis Vasquez, tête pensante du projet, donne l’impression d’avoir convié tous ses démons intérieurs  pour mieux les exorciser. Si les guitares et les machines occupent une place prépondérante sur chaque morceau, la voix fantomatique du chanteur est aussi là pour mettre des mots sur son malaise existentiel. “I wish I could be somebody else” entend-on sur “It Burns ou “How can you love someone like me” sur “The Pain”. Bref, vous avez compris l’ambiance.

Catharsis massive

On ne trouvera pas la lumière au bout du tunnel et, à vrai dire, on ne l’espérait même pas. Criminal est un album massif, sans temps mort, qui explore la part d’ombre d’un artiste écorché vif sur fond de basse métallique, de cold wave gothique, de post-punk et d’indus obsédants, carrément émo parfois. “Criminal est une tentative désespérée pour avouer mes fautes et blâmer les autres pour leurs méfaits qui m’ont affecté”, a déclaré The Soft Moon himself. On le croit sur parole.

Paranoïa, dépression, frustration,  tels sont les maîtres mots de Luis Vasquez qui n’a jamais vraiment fait dans la dentelle depuis son premier disque sorti en 2010. Néanmoins, cette fois, il va encore plus loin en signant un disque cathartique brut, d’une extrême froideur et pourtant radicalement intense. On a hâte de prendre une grosse claque en live le 14 février, au Trabendo.