Coco Méliès, un voyage dans la lune

LIVE REPORT – Pour ouvrir le Festival Montréal en Lumière, impossible de trouver meilleur départ que l’atmosphérique duo, Coco Méliès. Ils étaient à l’Astral.

Il n’y a pas si longtemps, je m’étais fait une réflexion à moi-même : cela faisait un moment que je n’avais vu un vrai beau concert de folk. C’est-à-dire qu’en France, à Paris, en ce moment, c’est pas trop la tendance. De programmer du folk. Donc, on va attendre patiemment la prochaine vague des Moriarty, Cocoon et autres pour qu’une nouvelle génération débarque.

À Montréal, c’est différent. Montréal n’est pas obtus. C’est un esprit libre, créatif, bouillonnant qui ne reste pas collé à la tendance. Hier, on trouvait Dubmatique, Ala.ni et Coco Méliès qui jouaient dans différentes salles du quartier des spectacles. Évidemment, c’est à l’Astral pour le duo lunaire que je me rends. L’Astral, je crois que c’est ma salle préférée à Montréal. Parce qu’elle a ce côté hors du temps avec son balcon, ses tables et ses chaises installées face à la scène, façon cabaret.

Amour et introspection

D’ordinaire, le public, ici, est assez bavard, pendant le concert de Coco Méliès, il était silencieux, comme happé, possédé, transporté par la musique et les voix superbes de Francesca et David. Le duo présente son album The Riddle, un album en anglais d’un raffinement et d’une élégance absolument folle. C’est un folk intimiste construit autour de chanson d’amour et de pensées introspectives. Forcément, le public l’a compris. Il écoute attentivement, se laisser bercer par “The Letter”, “Man in Tears”, “Wasted Year”, “All The Waves” ou le magnifique “Yellow Bird”.

Cette dernière, c’est en acoustique total que Coco Méliès l’interprète. David est à la guitare, Francesca et les musiciens qui les accompagnent sont autour. Frisson dans le dos, et larmes sur les joues. Certainement est-ce à cause de l’histoire qui a poussé Francesca à écrire ce titre : c’est pour son père, ancien soldat pendant la Seconde Guerre mondiale est décédé, il y a huit ans. Le jour où sa famille l’a enterré, un oiseau, dans les cieux, a suivi sa mère qui se promenait le long d’un lac. Évidemment, on est tous touchés. Coco Méliès aussi. “Vous nous faîtes énormément de bien, ce soir”, déclare Francesca d’ailleurs, à un moment de la soirée. “Vous aussi”, répond une femme. Le mot de la fin sera pour Coco : “on écrit pour se vider le cœur, mais le but, c’est de faire plaisir et faire du bien aux personnes qui nous écoutent, si c’est le cas, alors on a réussi”.