The Hook, preuve vivante que le rock’n’roll n’est pas mort

ROCK IS NOT DEAD – Plus on les voit, plus on en est sûr. The Hook ressuscite le rock des 70’s qu’on croyait mort et enterré. Nouvelle petite claque live par des surdoués de la scène.

Je suis allée jusqu’à Mulhouse pour assister à la release party du nouvel EP des Hook, Too Much Blood. Ce groupe de jeunes Alsaciens, je l’avais déjà vu à plusieurs reprises et j’ai toujours été étonnée par le bond dans le passé qu’il me faisait faire. Cette impression de vivre cette époque bénie que je n’ai pas eu la chance de connaître. Cette époque où le mantra était “sex, drug and rock’n’roll” pour des groupes comme The Rolling Stones, The Who, Aerosmith, Led Zeppelin, et j’en passe. Je savais donc que je passerai une bonne soirée, mais je n’imaginais pas prendre autant de bons décibels dans les oreilles.

Soirée 100% rock’n’roll

La soirée était d’ailleurs obligatoirement bonne, puisque c’était le duo Bad Juice qui ouvrait au Noumatrouff. Plutôt 60’s que 70’s, leur rock à eux est tout aussi efficace, mais diablement différent de tout ce qui peut se faire en France actuellement. Le blues, le hillbilly et des paroles souvent en français font de ce rock-là une recette imparable teintée de l’impertinence d’une scène punk française. Et on ne peut jamais décrocher ses yeux de la Gretsch parfaite de Thomas ou empêcher son pied de battre la mesure donnée par David. Seul bémol de leur set : cette foutue fumée qui a toujours eu le don de me gêner. J’ai jamais compris l’intérêt des techos à inonder une scène de fumée. Un jour, il faudra m’expliquer.

The Hook, en arrivant sur scène, se savent en terres conquises. C’est “toujours agréable de jouer à domicile”, comme ils disent. Les avantages sont nombreux, c’est sûr. Le public est dense, et les groupies sont là. Parce que, oui, comme pour n’importe quel groupe de rock des 70’s, pas de déplacement possible sans groupie pour les suivre. Il y a aussi les aficionados du rock, les curieux locaux, les amoureux de musique, les photographes et cameramen… Tout le monde est réuni pour assister à la grand messe.

La scène avant tout

Et quel bonheur de les voir. Ces garçons, malgré leur âge, ont une maîtrise PARFAITE de la scène. Il savent faire le show, et n’économisent jamais leur énergie. Ça saute, ça se roule par terre, ça porte les guitares à bout de bras, ça se contorsionne, ça joue avec les amplis… De ce côté-là, Dylan et Hugo ne lésinent pas derrière basse et guitare. La connivence est parfaite. Et inutile de dire que maracas, tambourin et harmonica viennent ajouter une bonne dose de visuel à tout cela. The Hook, c’est un groupe qui se regarde.

C’est aussi, bien sûr, un bonheur de les entendre. Soyons honnêtes, ils n’ont rien inventé. Que ce soit leurs tentatives de blues (qui finissent toujours bien rock’n’roll) sur “I Don’t Want To Fall In Love”, ou leurs grands classiques (en devenir) comme “Wolfman”, on n’entend clairement rien de neuf. Mais on s’en balance un peu. Parce qu’il y a toujours Joe au chant avec sa voix de folie, et maintenant Marlon à la batterie. Alors là, on ne saurait trop dire qui a eu cette idée, mais quel coup de génie ! Mettre derrière les fûts le batteur le plus explosif que je connaisse (qui officie dans le génial duo Partout Partout) est probablement la meilleure idée que The Hook pouvait avoir, tant il apporte une touche de modernité et une puissance motrice à l’ensemble.

Il ne manque peut-être que deux petites choses à ce groupe : une vraie ballade digne de ce nom pour injecter une petite dose d’émotions dans un set à 100 à l’heure, et un EP à la hauteur de leur énergie. Parce que malgré tous les efforts, les enregistrements sont encore loin d’être au niveau de leurs sets. Mais est-ce seulement possible ? Les éternelles questions du rock…

Too Much Blood, EP sorti en février 2018

À LIRE AUSSI
>> On y était : Snaabbacash + The Hook au Mudd Club