Montréal en lumière : un festival de rêve

REPORTAGE – Montréal n’a pas peur de l’hiver bien au contraire. La ville s’anime et ses habitants se croisent lors du Festival Montréal en Lumière. Le plus créatif des festivals d’hiver.

“We fall in love with things and with ideas and with people. We’re just programmed that way, constructed that way”. C’est une phrase de Leonard Cohen. Un bout d’interview donnée à CBC intercalée dans l’une des vidéos diffusées durant l’exposition qui lui est consacrée au Musée d’art contemporain de Montréal. On peut tomber amoureux des choses, des idées, des personnes. D’une ville ? Sans doute aussi, je ne sais pas ce que dirait Leonard Cohen, mais je suis certaine qu’il serait d’accord. On peut sentir une connexion particulière, l’impression de se sentir chez soi, en sécurité dans un lieu que pourtant on ne connait pas.

Toutes les personnes que je connais, qui sont parties s’installer à Montréal m’ont raconté les mêmes choses sur cette ville. Que c’est une ville ouverte, profondément ouverte, accueillante, chaleureuse, intelligente et créative. Et, cela se retrouve dans Montréal en Lumière. Il n’y a qu’à Montréal que l’on peut trouver un festival mélangeant toutes les formes d’art. Le design, la gastronomie, le contemporain, la danse, la musique, les arts numériques et de rue.

Culture et arts

Il n’y a que Montréal pour créer un pont entre tous et tout. Là-bas, on travaille en collaboration de manière naturelle, normale. On se tend la main, on apporte chacun sa pierre à l’édifice et dans un seul but : celui de donner la plus belle image de sa ville, sans qu’elle soit faussée ou fausse. C’est ainsi qu’est Montréal, mais aussi son festival hivernal. Il prend ses quartiers sur les mêmes endroits que le Festival international de jazz. Au cœur de la ville, le quartier des spectacles. Une grande roue s’anime, des personnes s’envolent dans les airs via la tyrolienne, d’autres font du hockey ou du curling dans un espace dédié au sport d’hiver. Parce que c’est justement l’hiver et que le vent mord les doigts, des braseros sont installés pour se réchauffer les mains au contact de la chaleur d’un feu de bois.

Gastronomie et lumière

C’est l’occasion de découvrir également l’art culinaire montréalais et quelques restaurants, comme Le Blumenthal. Propriété de l’équipe Spectra, organisateur du Festival Montréal en Lumière, du Festival de jazz ou encore des Francofolies de Montréal, le restaurant est une OBNF (organisation à but non lucratif). Installé rue Sainte Catherine, au pied du quartier des spectacles dans un immeuble centenaire, il reverse ses bénéfices pour le financement d’activités gratuites liées à la Maison du Festival. Une déco type brasserie, avec ses grandes fenêtres, un carte copieuse et une sélection de vin très fine, c’est une adresse incontournable du quartier, idéale pour faire une pause déjeuner ou dîner. Autre adresse à découvrir : Le Valois, pour sa cabane à sucre, son café québécois (au sirop d’érable) et ses brunchs XXL. Je vous conseille les œufs bénédictines au saumon, un véritable régal.

À l’occasion de Montréal en Lumière, il y a le parcours ILLUMINAR’T à ne pas manquer. Un parcours d’œuvres technologiques, de créations lumineuses et interactives fascinantes. Parmi mes petits coups de cœur, il y a Chimes du collectif BlackBox. Une trentaine de tubes de lumières et huit haut-parleurs s’animent dès que l’on fait tinter le carillon au centre de l’installation. Une brise ou un tintement et c’est toute l’installation qui s’illumine. Autre coup de cœur : Nor Mind de Daniel Iregui, un Argentin installé à Montréal. Un écran géant projette des motifs géométriques qui fluctuent constamment. Le public en touchant l’écran perturbe les motifs de l’oeuvre. Absolument magnétique.

Photos Illuminar’t : Emma Shindo