Kim Churchill au Club Soda : le retour de l’enfant prodige

LIVE REPORT – Il était attendu avec impatience après plusieurs années loin du Québec : Kim Churchill a comblé le Club Soda pour son grand retour.

Il l’a dit et redit. Pour Kim Churchill, Montréal est sa ville d’adoption. Une ville qui lui a réservé un accueil presque fanatique pour son grand retour en ville. C’est au Club Soda dans le cadre de Montréal en Lumière que l’Australien, très attendu, est venu présenter son nouvel album sorti à la fin de l’année passée. Désormais accompagné de deux musiciens, le multi-instrumentiste a contaminé le public de sa bonne humeur communicative grâce à un répertoire devenu très pop-rock.

La première partie est assurée par Caracol. À mi-chemin entre Camille, La Grande Sophie et Madonna époque Frozen, le duo ne cache pas sa joie d’ouvrir pour Kim Churchill. Atmosphères et nappes électroniques tantôt mystiques, tantôt tribales, Caracol présente ce soir-là de nouvelles chansons tirés de leur EP Les Yeux transparents. Le public du Club Soda, toujours aussi bruyant, leur réserve un bon accueil. Mais c’est pour Kim Churchill qu’il est venu. Ce-dernier débarque pieds nus sur scène peu après 21h, sourire aux lèvres et cheveux fous. Harmonica autour du coup, guitare à la main et grosse caisse au pied, pour ça, rien n’a changé. En revanche, deux percussionnistes-harmonistes l’entourent désormais de chaque côté.

“Désolé d’avoir mis autant de temps à revenir”

Forcément, le set est bien plus pêchu, notamment sur les nouvelles chansons, “Heart Of You”, “Second Hand Car” ou “The Border”. Des nappes électroniques viennent s’ajouter aux percussions Le public est souvent sollicité, et encouragé à taper des mains et joindre sa voix au trio. Il ne se fait pas prier. L’Australien alterne avec des titres plus calmes, comme la belle “Rosemary”, inspirée de l’histoire de sa grand-mère et d’un certain George, tombé amoureux de celle-ci, puis parti demander l’autorisation de passer du temps avec à son fils. Rosemary et Georges sont finalement décédés à un jour d’intervalle. Kim y voit un signe, finit-il par nous dire.

L’Australien n’hésite pas à intercaler quelques titres phares de ses précédents albums, “Single Spark”, “Fear the Fire” ou encore “Don’t Leave Your Life Too Long” et “Canopy”, pour le plus grand plaisir du Club Soda qui chante à tue-tête sur ces chansons rythmées et dansantes.

Une semaine, un album

On retiendra également la superbe et déchirante “Rippled Water” en introduction de “CYGO”, et “What I’m Missing” en guitare voix, bluesy à souhait, comme dans le temps, qui voit un Kim Churchill triturer sa guitare avec ses doigts magiques et aller chercher le public sur le devant de la scène. Musicalement, on ne peut que redire combien l’Australien est fait pour la scène. Encore plus avec ce nouvel album moins niché que les précédents. Ce n’est pas pour rien que Milky Chance a fait appel à Kim pour une partie de leur tournée européenne.

Après le feu d’artifice “Breakneck Speed” et “Window To The Sky”, le trio finit en beauté autour d’un seul et même micro pour interpréter à une guitare et trois voix le titre qui a donné son nom à l’album “Weight Falls”. Un titre si important aux yeux de l’Australien, puisqu’après avoir travaillé des mois sur l’album, il finit à la poubelle. Remplacé par l’actuel, écrit en une semaine dans sa maison de Newcastle. La pression qui retombe, le sentiment de faire enfin ce qu’il fallait…

Tous les yeux sont braqués sur l’artiste, qui a toujours eu un talent de conteur inné. Le Club Soda se fait silencieux, un miracle.

Photos : Emma Shindo

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