Alela Diane au PréO, un court instant suspendu

LIVE REPORT – Alela Diane est en tournée française. En périphérie des grosses salles habituelles, elle était de passage au PréO près de Strasbourg.

Quand La Laiterie faisait salle comble avec Eddy de Pretto, Alela Diane se produisait au PréO, une salle de spectacle occasionnellement salle de concert, à une dizaine de minutes de Strasbourg. Le choix de l’endroit est étonnant, pour celle qui peut rassembler des foules d’amoureux de folk avec sa seule guitare. Ce soir pourtant, elle n’était pas seule, accompagnée de deux musiciennes multi-instrumentistes venues habiller les titres de violoncelle, violon, flûte, batterie… Un girl band de haut vol.

Folk américain et doux cocon

Une ouverture au piano sur “Albatros” a posé l’ambiance de la soirée. Entre le public assis et cette douce mélopée, on savait que le moment partagé ce soir serait doux et calme, avec des parfums de grandes plaines ouest américaines. Et il l’a effectivement été. Alela Diane sait tisser un cocon agréable très rapidement avec le son chaud de sa voix, et ce quelque soit le titre. Qu’elle parle de sujets personnels comme son ancien patron dans le magasin de chocolats dans lequel elle travaillait à San Francisco ou sa maison des années 1890 (“Ether & Wood”), ou de sujets plus politiques comme sur “Émigré”, la même délicatesse pointe dans les accords de guitare, la même chaleur dans la voix.

Pourtant, au niveau vocal, Alela Diane ne semblait pas au meilleur de sa forme. Entourée d’un mug et d’une bouteille d’eau, elle a tenté de pallier, difficilement quelques fois, les toussotements qui venaient la gêner. Mais rien de suffisant pour gâcher l’ambiance installée, dont les temps forts seront probablement à trouver dans la fin de cette soirée.

Un concert bien (trop) court

Cette fin, elle arrive très (trop) rapidement. Après 1h de concert, c’est en trio a capella qu’on entend raisonner “My Epitaph”. Le public aura tout de même le droit à un rappel de deux chansons dont cette très jolie reprise de “Oh ! My Mamma” venue tout droit des années 1940, suivie de l’incontournable “Pirate’s Gospel”. Le passé va bien à la voix sans âge d’Alela, à son style intemporel, à sa musique qui arrête le temps. C’était probablement ce que le public était venu nombreux chercher ce soir-là. C’est sans aucun doute ce qu’ils y ont trouvé.