The Murder Capital : L’Irlande, le nouveau bastion du post punk

CHRONIQUE – Le post punk a un nouveau bastion : Dublin. Après Fontaines DC, la capitale irlandaise nous offre une nouvelle onde de choc, The Murder Capital.

Décidément, outre-Manche, le punk torturé a le vent en poupe. Et l’Irlande prouve qu’elle n’a rien à envier à l’Angleterre. Quelques mois après la sensation Fontaines DC, Dublin nous offre un autre groupe au rock ténébreux et sous tension : The Murder Capital. Deuxième secousse sismique dans le monde du post-punk.

Comme leurs copains, tout est arrivé très vite. S’ils se sont construits une solide réputation chez eux, le reste de l’Europe restait dans l’ignorance. En 2018, un live possédé émerge sur Youtube. Un titre suffit pour que la bande de James McGovern devienne le groupe à suivre. Le live du brûlot « More Is Less » n’était que les prémices et laissait déjà entrevoir la tornade qu’est The Murder Capital.

Punk romantique option littérature

Quelques mois plus tard, le quintet irlandais publie son premier album, When I Have Fears. Et il se démarque déjà par une ambiance sonore infusée dans le post punk/new wave des années 80 et son romantisme sombre. Un album riche, émotionnel qui fait écho à Joy Division, source d’inspiration intarissable. On y retrouve la même rage et la même fragilité. De la désolation, de l’urgence, du lyrisme, un songwriting poétique et mature. Après tout, ce n’est guère étonnant quand on sait que le titre de l’album est une référence explicite au poème When I have Fears de John Keats. Le punk sait être littéraire. Il sait être sensible et mélancolique. Et comme Keats, l’univers musical de The Murder Capital tourne autour des préoccupations de l’âge adulte, du chagrin et de la mort (le suicide d’un ami, le décès de la mère d’un membre).

When I have Fears plonge l’auditeur dans une lumière sombre avec de nombreux moments d’émotions et d’intensité. Il n’est pas nécessaire de faire beaucoup de bruit pour se faire entendre et dans le cas de Murder Capital, les hurlements de James McGovern sonnent comme des cris de ralliement. Quand sa voix rocailleuse de baryton se lâche, c’est pour laisser place à une explosion d’émotions viscérales. Une voix qui accompagne des lignes de basse profondes, une batterie sobre mais métronomique, des guitares aux riffs vertigineux.

Pour ne pas mourir, le punk doit s’adapter à son époque. Il semble juste de dire que le quintet de Dublin l’a parfaitement compris. Il ne te reste plus qu’à les découvrir en live à Rock en Seine ou encore au Nouveau Casino, le 6 novembre prochain, et à l’Autre Canal à Nancy deux jours plus tard.