Nos albums de confinement : Morgane et la douce humeur pop

CONFINEMENT – Les live reports, il faudra attendre longtemps pour en refaire. Alors place aux albums. 3 albums, tous les 3 jours, par toute l’équipe.

On a tous nos petits secrets pour tenir en restant confiné. Chez Rocknfool, la musique a une grande place dans ces secrets. Alors on a décidé de partager avec vous nos albums de confinement. Ceux qu’on se retrouve à écouter en boucle. Tous les 3 jours, l’une d’entre nous partagera les 3 albums ou EP qui l’accompagnent, et qui, peut-être, vous inspireront ou vous aideront. Prenez soin de vous.


La musique que j’écoute m’a fait prendre conscience de mon état. Mettre un disque sur la platine n’est pas un geste réfléchi en fonction de mes besoins. Mais c’est un geste instinctif qui les traduit. Et c’est comme ça que j’ai vite découvert que pour maintenir mon bien-être, tant mental que physique, sur la longueur, il me fallait tenir un peu à distance la noirceur, se traiter avec beaucoup de douceur, et puiser dans toutes les petites sources de joie. D’où ces 3 albums.

PETER CAT RECORDING CO. – Bismillah

Celui-ci, c’est l’album du matin. Ça l’était déjà avant le confinement, il faut dire, mais il est devenu plus nécessaire que jamais ces derniers temps. Parce qu’il sent le printemps, avec ses bruits d’oiseaux et d’eau qui coule dès “Where The Money Flows”. Parce que ses clappings, ses cuivres, ses rires ramènent un peu de la vie du dehors dedans. Et que les rythmes seventies de “Memory Box” te donneront envie de danser pendant que “I’m This” te fera chanter à tue-tête.

Bref, Bismillah est le genre d’album qui te colle un sourire indélébile sur le visage, et te fait onduler de la tête à l’écoute de la douce voix de crooner de Suryakant Sawhney. Un feel-good album qui devrait être prescrit à tous, à forte dose.

ZINNIA – Sensations in two dot

Certains ont fait du confinement une phase d’hyperproductivité. Je ne fais pas partie de ces gens-là. C’est okay, tu me diras, et tu aurais raison. Mais parfois ça m’agace. Alors dans ces cas-là, quand j’ai besoin d’un bon « coup de pied au c** »  mais tout en douceur, je me soigne avec Zinnia.

Sensations in two dot est l’album qui t’inspirera. Qui t’éveillera de l’intérieur. Les violons de “Yellowstone” allumeront tes envies de lyrisme. Le rythme effréné de “Black Bark, Yellow Leaves” embrasera ton feu intérieur. “Requiem” te fera ouvrir en grand toutes tes fenêtres. Et puis surtout, “Soft Place To Land” te prendra dans ses bras et te réconfortera quand tu en auras besoin.

Zinnia a ce pouvoir-là. Ce pouvoir de parler à tout le monde avec ses chansons. Ce pouvoir d’écrire un album dans lequel tu trouveras forcément des réponses à tes questions, quand bien même ces questions t’étaient alors inconnues. Et ça, c’est plus que précieux.

J. IRVIN DALLY – is was

Cet album-ci n’éloigne peut-être pas totalement l’obscurité. Mais là où les deux autres étaient parfaits pour la lumière du jour, is was est la bande-son idéale des nuits de confinement.

Il y a un truc dans la voix de cet Américain que je ne m’explique pas. Un truc qui m’apaise, me rassure, et me réconforte depuis maintenant huit ans. Et que J.Irvin Dally ait décidé de jouer davantage de ses aigus et d’ajouter une belle couche de reverb’ à sa voix n’y changera rien. Les nappes électroniques et effets sonores qu’il explore (“mercurial man”), rendent le résultat plus pop que par le passé (“the pool – take 2”, “get off”), mais de cette pop qui explore la descente. Pas celle de l’euphorie et de la fête. Cette pop-là n’a plus sa place dans mon confinement. Juste celle qui ramène doucement à la réalité, en te hantant durablement. À l’image de “Punchline”.

“Punchline” hantera tes nuits solitaires aussi sûrement que tes errances passées. Tu les passeras à regarder dans le vide, au-delà de la fenêtre de ton confinement. Et quand tout l’album sera fini, alors tu te retourneras vers ton intérieur. Et tu te diras, avec un curieux sourire : « ok. Place à la prochaine journée ». Et il ne te restera plus qu’à aller te coucher, et à recommencer le jour d’après.