Nos albums de confinement : Mathilde et les valeurs sûres

CHRONIQUE – Il y a des jours avec musique, d’autre sans, l’humeur est vite changeante pendant cette période difficile. Les jours avec, le choix n’est pas laissé au hasard. Du rassurant, de l’évasion, de la nourriture pour l’âme, voilà les trois albums du moment.

On a tous nos petits secrets pour tenir en restant confiné. Chez Rocknfool, la musique a une grande place dans ces secrets. Alors on a décidé de partager avec vous nos albums de confinement. Ceux qu’on se retrouve à écouter en boucle. Tous les 3 jours, l’une d’entre nous partagera les 3 albums ou EP qui l’accompagnent, et qui, peut-être, vous inspireront ou vous aideront. Prenez soin de vous.

On dit souvent qu’en Islande, en plein été, on peut vivre les quatre saisons en une journée, la pluie, la neige, le soleil, le vent… Mon humeur de confinement est donc islandaise. J’arrive presque à comprendre pourquoi les débiles de téléréalité passent leur temps à pleurer, à se faire des déclarations d’amour, et à dire que tout est plus fort, plus rapide, plus intense à cause de leur enfermement. Il faut donc que ma bande-son s’adapte et devienne bi-polaire comme moi.

JOHNNY CASH – The Essential

Au début du confinement, Arte a repassé le film Walk the Line. Biopic sur Johnny Cash, magistralement interprété par Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon. Ce film je l’avais déjà vu bien sûr et il avait fait naître ma tendresse pour le grand Mr Cash. Le revoir fut encore meilleur que lors de sa découverte. La complicité artistique entre Cash et June Carter, le plaisir qu’ils ont à chanter ensemble, voilà la plus belle des histoires d’amour.

L’époque des années 1960 n’était pas parfaite, loin de là, mais elle était pleine d’espoir, tout était possible, et avec le recul, plus simple en un sens. La musique de Cash véhicule cette simplicité, et après tout, il a tellement chanté pour des prisonniers que l’écouter aujourd’hui est assez logique. Je suis retombée en amour avec “Johnny and June” et il m’a fallu commander immédiatement un vinyle pour ressentir cela dans mon salon. C’est sur une reprise de Dylan, “It Ain’t Me” qu’ils me font fondre.

THE BEATLES – White Album

Les Beatles sont la réponse à tout. Depuis toujours et tout le temps. C’est la musique avec laquelle j’ai grandi, appris l’anglais, et qui 40 ans et des poussières plus tard, continue à m’émerveiller et à me sidérer par sa modernité. Les Beatles m’émeuvent aux larmes, avec “Blackbird” par exemple. Ils me font rêver avec “Dear Prudence”. J’ai envie de m’alanguir et plus si affinité sur “I’m So Tired”. Je chante faux les harmonies, mais cela ne m’empêche pas de me régaler avec un de mes préférés, “While My Guitar Gently Weeps”.

J’écoute donc en boucle en ce moment des playlists Beatles, pour danser/pleurer/vibrer/sourire/chanter/marcher/hurler, accompagner les émotions contradictoires et simultanées qui me traversent. S’il fallait choisir un seul album ce serait The Beatles, souvent appelé le White Album, qui contient tous les titres évoqués ci-dessus. Mais peut-être que demain ce sera Rubber Soul et après-demain Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band

THE NATIONAL – I’m Easy To Find

J’ai déjà eu l’occasion de dire ici tout le bien que je pense du dernier album de The National. Il a été mon album de l’année 2019 et je ne peux visiblement pas m’en éloigner en 2020. L’avantage de cet album c’est qu’il peut être écouté avec intensité, seule, écouteurs vissés aux oreilles, probablement en chouignant. Mais tout aussi bien en fond sonore, en bouquinant, cuisinant des cookies ou faisant la classe. Il peut donc accompagner chaque instant de ce confinement en y apportant son infinie douceur. Cet album est littéralement un baume pour le cœur, une bienveillante amitié, le compagnon de confinement idéal donc.