La Plage musicale : Aliocha, Luis Clavis, Sophia Bel réchauffent les cœurs

LIVE REPORT – Il faisait frais pour cette 2e soirée de la Plage musicale au village du Pied-du-courant. Hors de question de manquer Aliocha, Luis Clavis et Sophia Bel et de bouder notre plaisir de nous retrouver en concert.

Ça fait un bout qu’on n’est pas venu au Pied-du-courant. Heureusement pour notre été (qui s’est clairement barré plus tôt que prévu à Montréal) et pour nous, Audiogram a organisé la Plage musicale, 5 soirées de concerts avec le plein d’artistes de leur éclectique catalogue. L’occasion pour nous de voir des valeurs sures et de faire de jolies découvertes. Et de retrouver enfin les joies des concert !

Une jolie scène avec des plantes ont été installés sur du sable un chouia humide, suite aux derniers épisodes orageux de qualité qui ont considérablement fait baisser la température. On ne se tentera pas à mettre les doigts de pieds dans le sable. Pour des châteaux de compétition, les conditions sont néanmoins optimales.

Sophia Bel, le talent brut

Pour ouvrir la soirée, place à Sophia Bel, américaine de naissance, montréalaise depuis. Dans la veine d’un Portishead moins sombre et plus pop, la jeune femme a sorti un premier EP qui a fait jaser au Québec. Elle présente avec justesse et un placement vocal impressionnant les chansons tirées de Princess of the Dead, vol I, son 1er EP. Accompagnée par Clément Leduc aux claviers/basse/guitare et Laurent St-Pierre à la batterie, Sophia Bel est de ces artistes candides qui charment en un sourire timide mais sincère. C’est avec professionnalisme qu’elle ne se laisse pas déstabiliser par le départ d’un train de fret en contrebas de la scène lors de sa (très belle) reprise de “Wicked Game” au piano. On souligne enfin la sortie de nouveau single le 8 octobre qu’elle interprète en primeur ce soir-là. Il s’agit du premier en français !

Luis Clavis et le bonheur aux pieds froids

Malgré quelques soucis techniques qui les obligent à prendre quelques minutes de réajustement, Luis Clavis et la moitié des musiciens “de ses deux groupes préférés” (comprendre Valaire et Qualité Motel) ne se laissent pas décontenancer et réussissent témérairement à finir “Dix30”, en ouverture de show. Le Québécois ne manque pas d’énergie et de volonté pour venir chercher et réchauffer ce public Centre-Sud quelque peu frileux (dans les deux sens du terme) à s’avancer plus proche de la scène. Il présente les titres de son premier album Homme objet sorti fin février au carrefour du hip-hop, de la pop et de l’électro. Résultat, une performance blindée de bonnes vibes dont la basse funky et les lignes de clavier rétro as hell, nous réchauffe le cœur et l’esprit (à défaut du reste de nos corps un peu meurtris). Restons sur la phrase titre et totalement adéquate de La force des choses pour qualifier ce set : le bonheur a les pieds froids.

Aliocha : feu le folk

La surprise de la soirée vient d’Aliocha, qu’on avait vu à de multiples reprises pour son premier album Eleven Songs. Trois années ont passées et avec ça le folk mélancolique qui nous avait charmés. Censé être prémonitoire, le Québécois ouvre son set avec “The Party”, en trio avec Maxime Gosselin (batterie) et Christian Sean (claviers). C’est la première fois qu’Aliocha joue son nouvel album Naked à Montréal, covid oblige. On le sent excité et un peu gêné à la fois, tentant des intermèdes parfois ingénus. Les titres sont quasiment joués tels l’ordre de l’album, à quelques exceptions puisqu’il nous fait quand même le plaisir d’interpréter “Flash in the Pan” en guit-voix. Si musicalement on ne peut absolument rien reprocher à cette intéressante nouvelle formule de pop nébuleuse accrocheuse, scéniquement c’est encore lisse. Un concert en salle permettrait peut-être à l’artiste de lâcher un peu les chevaux.

Prochains rendez-vous de la Plage musicale :
16 septembre : Bon Enfant, Laurence-Anne et Valence
23 septembre : Soran, Naya Ali, Original Gros Bonnet
30 septembre : Matt Holubowski, Jason Bajada, Marilyne Leonard

Photos : Emma Shindo