“Cantalou” de Thierry Larose : le premier album qu’on espérait

CHRONIQUE – Après plusieurs mois d’attente, Thierry Larose a sorti “Cantalou”. Un premier album bien foutu qui capte notre attention dès les premières notes.

Ce n’est pas tous les jours que je découvre avec empressement un nouvel album. Ça n’arrive pas non plus tous les matins que je ne puisse m’empêcher de l’écouter quotidiennement les jours qui suivent. Un besoin intrinsèque de réecouter un pont, une mélodie, un bout de texte. La nécessité de ressentir ce plaisir intense qui me fait fermer les yeux et plisser les coins de la bouche pour mieux emmagasiner le bonheur que la (bonne) musique peut procurer. Cet album là c’est Cantalou. Le tout premier album de Thierry Larose.

Le package Larose

Un beau midi d’hiver dans le cadre de son passage aux Francouvertes, nous nous étions retrouvés dans un petit café avenue Laurier. Je ne savais rien de lui. J’avais juste flashé sur deux-trois chansons qu’on m’avait fait suivre. La suite, vous la connaissez. Une confirmation live, un passage jusqu’en demi-finale du tremplin, une signature chez Bravo musique (ex Dare to Care Records) et une pandémie mondiale. Entre autres.

Cet album, je l’attendais de pied ferme. Car Thierry c’est la douceur et l’émotion de ballades en guitare-voix à te fendre le cœur (“Cache-cou” qui n’est pas sur l’album, ou “L’île à vingt-cinq sous”). C’est aussi la flamme intérieure d’un indie pop-rock 90’s aux arrangements contemporains (“Cantalou”) et un penchant pour les claviers rétro (Casio WK-110, Squier VI, Vermona DRM1 MKIII…). C’est surtout un talent brut pour les mélodies, une belle plume imagée (“De la perspective d’un vieil homme”) et un timbre de voix remarquable qui n’hésite pas à partir dans des aigus touchants et assumés.

L’efficacité au naturel

Cet album n’est pas là pour révolutionner la musique. Mais, il est sacrément bien foutu. Avec comme co-réalisateur Alexandre Martel (aka Anatole) avec qui il est entré en studio à l’automne 2019, Thierry Larose a tenu à jouer de tout. Exception faite de la batterie (Charles-Antoine Olivier) et de la basse (Francis Baumans). Parfois, quand c’est bien fait, une simple modulation en fin de chanson (“Les amants de Pompéi”), une rythmique de maracas (“Chanson pour Bérénice Einberg”) et un refrain en onomatopées suffisent (“Prix de Rome”).

Il y a une vraie musicalité dans ces 9 chansons (+ une reprise). Une véritable facilité à faire des arrangements d’une efficacité remarquable tout en conservant un esprit self-made et de petits détails humains (coucou l’éternuement au début de “Rachel” et le larsen de guitare à la fin de “Club Vidéo”).

Un final majestueux

Parlons de “Rachel”, car c’est très certainement ma chanson préférée (parmi les nouvelles). C’est aussi la plus longue (presque 5 minutes). Entre sa petite intro à la guitare acoustique, son chant de synthé strident, la batterie très brute et ses refrains chorale pleins de hargne qui envoient des décibels, il y a tout plein d’émotions qui nous parcourent et nous prennent aux tripes.

Quid de “Les éléphants” qui clôt l’album. Deux minutes d’un doux guitare-voix agrémenté de subtiles touches de synthé et un poil de vocoder. Et puis, soudainement, cette gradation d’arpèges de synths, la batterie, la basse… Et ces chœurs oniriques qui restent en tête pour un final majestueux.

Thierry Larose vise dans le mille avec un album accrocheur qui nous anime et nous séduit dès les premières notes. Pour un premier album, Cantalou est un bel accomplissement. Un premier cri à la face du monde abouti et convaincant.

Cantalou – Thierry Larose (Bravo musique)

Crédit photo : Erika Essertaize