Julian Perretta : “Stitch Me Up”, un tourbillon pop-rock!

Qui aurait pu croire que du haut de ces 21 printemps Julian Perretta aurait pu imaginer un album aussi bien ficelé. Que voulez-vous, quand on est doué, on est doué! Apprenez plutôt : Julian Perretta a fait ses gammes en partageant la scène de Mark Ronson, ou encore Beyoncé. Il a grandi avec les sons de Jimmy Hendrix, Eric Clapton ou de Led Zeppelin…forcément quand on est biberonné avec des monuments de la musique, on ne peut qu’en fournir de la bonne. Et Stitch Me Up est un condensé de bonne, voire très bonne musique aux multiples sonorités… :  sont à l’honneur les seventies aussi bien que les premières heures des années 2000… 2000, lui, il n’était encore qu’un enfant!

La route de Julian a croisé celle de Rob Harris et Matt Johnson, musiciens de Jamiroquai. Les deux hommes participeront à la production de Stitch Me Up et donneront plus de relief aux compositions du jeune homme. Stitch Me Up n’a rien d’une super production, Julian le dit, l’album a été principalement façonné dans une chambre et un garage, avec quelques sessions dans les fameux studios Konk de Londres, autrefois fief des Kinks.

Au travers des 11 titres qui composent l’album, on découvre que malgré son jeune âge, Julian possède une très belle plume et une grande maturité. Sur des mélodies parfois très rythmées et enjoués il parle de certaines fissures personnelles, et porte un regard affuté sur le monde et les mirages de la célébrité, comme par exemple sur le titre “King For A Day“. Il est aussi question de relations tumultueuses comme sur “Like I Do“, ou encore “1986“. On retrouve aussi le tubesque “Wonder Why” qui truste un peu toutes les ondes radio, et d’autres bombes qui en suivront très certainement le chemin : “Ride My Star“, autre hymne pop-rock, ou encore “Let Me Love You“.

Et, au milieu de ses propres compositions personnelles, Julian s’attaque à un monument de Colin Blunstone, à savoir ” Say You Don’t Mind“. Il faut avoir du culot et de l’aplomb pour reprendre ce titre, ça tombe bien Julian en a, et il le démontre de forte belle manière. Autre exercice de style, lorsqu’il reprend “If I Ever Feel better“, de Phoenix. Plus dynamique que l’original, on jurerait presque que le titre a été écrit pour lui à son écoute.

Il est vrai qu’il est assez compliqué de faire entrer Julian Perretta dans une catégorie de musique : Rock mais pas trop, pas de guitares saturées, mais une batterie bien énervée, une voix soul qui groove. On dira en fait que l’album Stitch Me Up est un bon album pop… Sur scène, c’est tout autre chose! La scène c’est un peu sa deuxième maison, il l’a bien montré à la Maroquinerie (la lecture du live report est hautement conseillée!), et il le démontrera également à l’Alhambra en octobre prochain. D’ici la, Stitch Me Up aura envahi tout les disquaires de France, et un conseil : ruez-vous dessus!

Sabine Swann Bouchoul