On a écouté : L’EP de Neeskens

Replaçons les choses dans leur contexte. Décembre 2009, en première partie d’Ed Laurie se présente un inconnu en chemise à carreaux. Seul à la guitare et pendant une demi-heure, il bercera le Café de la danse de son folk mélancolique à souhait, décrochant par la même occasion une salve d’applaudissement à la fin de chacun de ses titres. Neeskens : gros coup de foudre musicale, comme je peux en avoir trois par semaine.

J’écrivais d’ailleurs à ce sujet sur Concertlive.fr : « Sur scène, c’est avec une facilité déconcertante et accompagné de sa seule guitare qu’il parvient à capter l’attention de son auditoire, aidé par sa voix au grain ensorcelant, son minois de jeune premier et sa présence électrisante. Il chante en anglais, les choses simples de la vie: l’amour, les ruptures, la nature, les animaux aussi, et il n’oublie pas de rendre hommage à ses origines hollandaises. Hommage qu’il rend en prenant comme nom de scène, le nom d’une ancienne gloire du foot hollandais Johan Neeskens. »

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2011 : sortie de son premier EP, en édition chez Sony Music Publishing. La musique de Neeskens évolue et s’enrichie. Les thèmes abordés restent les mêmes : amour, tristesse, la vie, le temps qui s’échappe, la nature, et son Pays-bas natal. Le garçon ose même chanter dans sa langue, à lui, le hollandais.

Mais…parce qu’il a un mais… une première déception par rapport à Neeskens. En concert, en juin dernier. Le chanteur se présente en formation basse/batterie/guitare, j’avoue n’avoir pas été du tout embarquée. Trop pop, une batterie trop présente, une basse pas forcément utile, on était loin de l’univers calfeutrée et de la magie qui s’échappait de la formation cello/guitare proposée notamment à la Loge. Bref, ça ressemblait à beaucoup d’autres choses qui se fait déjà actuellement. Mais, à sa décharge on dira que c’était le premier concert sous cette forme et que de ce fait les choses n’étaient pas encore vraiment en place.

Cent fois j’ai dit que (et cela n’est que mon petit avis), que je préférais la simplicité et la beauté d’un univers qui se décline en simple guitare/voix aux chansons trop étoffées, ou trop arrangées. A ce propos, j’ai par exemple été déconcertée en écoutant l’album de Ben Mazué que je trouve beaucoup trop surfait. J’avoue avoir eu vraiment très peur en recevant chez moi l’EP de Neeskens. J’ai donc repoussé au plus tard l’écoute, me trouvant toujours des excuses pour ne pas avoir à insérer le disque dans ma chaîne hi-fi (un vieux film à visionner, un article idiot à écrire, une play-list de la honte à publier, réécouter pour la 2000ème fois Jeff Buckley).

Dieu soit loué, l’EP ne ressemble en rien au scénario catastrophe que je m’étais imaginée. Bien au contraire. En réalité, cet album nous plonge dans une douce léthargie d’environ une demi-heure. On écoute, et on se laisse porter au gré des mélodies douces, parfois graves mais toujours à l’émotion parfaitement bien dosée. On alterne entre titres rythmés et titres lents, les anciens morceaux sont re-liftées, parfois les paroles modifiées, mais l’essence et la base reste là : on se dit toujours que 5 chansons c’est définitivement trop courts. On continue par ailleurs à être toujours autant séduite par la voix du chanteur. “Lucy” reste toujours aussi splendide, “Volunteers” prend une nouvelle couleur, mais ce qui vaut le détour reste certainement “Groenlo”…cette ballade en hollandais qu’on aimerait bien déchiffrer. Et si aux premiers abords le sourcil fronce (ce n’est pas tous les jours qu’on entend des chansons dans cette langue),  au final on se laisse emporte par la mélodie et la douceur qui en émane, même si on ne comprend pas les paroles.

en concert dès septembre :