Mes albums préférés de l’année 2011

Je suis incapable de faire un TOP 10 des meilleurs albums. D’abord, j’ai aucune légitimité pour le faire. Je suis qu’une blogueuse lambda perdue dans la masse des 300 blogueurs parisiens (voire plus). Les Inrocks, et tout pleins d’autres vrais sites de musique se sont chargés de faire des TOP 20, 50, 100 même. Et puis j’aime tellement un million d’album que ça me prendrait dix ans pour choisir un numéro un. Du coup, je les mets tous numéro 1 ex æquo. Moi, je vais me charger de te dire, les albums qui m’ont fait kiffer cette année. Mais pas de classement. Ils seront tous à la même hauteur. J’ajouterai aussi ceux qui m’ont affreusement déçu…parce qu’il y en a.

J’ai aimé :

James Vincent McMorrow – Early In The Morning

Cupidon de la musique existe puisqu’il décocha dans mon coeur une flèche qui n’est pas prête de tomber. Bien plantée, cette flèche a répandu son poison dans tout mon cerveau. Je suis totalement amoureuse de cet irlandais. Facile de tomber dans le piège de James Vincent McMorrow, il possède tout ce que j’apprécie chez un musicien. Cette voix haut perchée, des compositions doucement mélancoliques, des mélodies aériennes, planantes, des histoires troublantes. Les mauvaises langues diront que c’est chiant. Moi je dis qu’ils n’ont rien compris. C’est beau.

Anna Calvi – Anna Calvi

Tes vieux avaient PJ Harvey à leur époque, nous on a Anna Calvi. Il y a deux écoles : les pros-Anna Calvi, et les antis Anna Calvi. J’ai entendu un jour “No More Words“. Et j’ai cru entendre la fille spirituelle de Jeff Buckley. Dans la façon de jouer de la guitare, et dans les envolées lyriques somptueuses qui sont en quelques sortes la marque de fabrique de l’anglaise. Que ce soit avec ses reprises ou ses chansons à elle, elle me fout des frissons. C ‘est Classe, sombre, sexy, romantique, tragique, sauvage. Beau. C’est tout.

Radiohead – The King Of Limbs

Quand il est arrivé cet album, les langues ont plus commenté le fait qu’il soit sorti sans que personne ne le sache. Puis, on a parlé du clip étrange et totalement décalé de “Lotus Flower“. Mais, personne n’a parlé vraiment de l’album. On disait “Bah, c’est du Radiohead“. Encore heureux, ils n’allaient pas faire du Metallica ! Oui Radiohead continue avec les expérimentations éléctronica-trip-hop. Beaucoup plus minimaliste que dans le passé, toujours aussi irrésistible. Certains trouvent l’album fade et pas révolutionnaire. Mais, pensez-vous qu’une révolution doit forcément se faire à chaque album?

The Kills – Blood Pressures

Ok la première fois que je l’ai écouté, je l’ai détesté. Je trouvais l’album moins brûlant que Midnight Boom. Comme pour reprendre une expression de Mathilde : en écoutant, on a envie de chanter avec eux, pas d’arracher ses vêtements. Ouai, elle s’est assagie peut-être Alison. Elle se met même à chanter des ballades. DES BA-LL-ADES ! Oups. Si on met toutefois de côté “Last Goodbye“, l’album est vraiment bon. J’avoue qu’il est l’un des albums que j’ai le plus écouté cette année. Je suis totalement accroc à “DNA“, “Future Starts Slow” ou “Satellite“. C’est moins tendu, moins sexy, mais addictif quand même.

GreenShape – StoryTeller

Une chanson : “Pound after Pound“, et j’ai basculé. Ouai, encore du folk, ouai encore un mec avec sa guitare. Mais, quand le folk est bien fait, que les mélodies sont belles, que la voix est jolie, pourquoi est-ce qu’il faudrait bouder son plaisir ? Emma, sa mère et moi sommes tombées d’accord : Storyteller est un super album.

François & The Atlas Mountains – E Volo Love

Ils sont complétement fous, et leur musique ne ressemble à rien d’autre. C’est un peu une bouffée d’oxygène cet album. On lâche tout, on libère nos chakras musicales et on chante à pleins poumons des “SOYONS LES PLUS BEAUX”.

Julien Doré – Bichon

Avec Julien Doré, ça dure depuis un bout de temps. J’avais adoré Ersatz. Mais Bichon n’a rien à voir. Plus posé, plus sensible, plus intimiste. Julien a grandi, sa plume aussi. J’aime sa folie douce sur “Kiss Me Forever”. J’ai un peu pleuré en écoutant “Glenn Close”, “Bergman” et “Vitriol”. J’ai éclaté de rire avec “Homosexuel”. J’ai trouvé “Bleu Canard” complétement sexy. Sur tout l’album il n’y a qu’une chanson que je n’aime pas, c’est BB Baleine. Sur 13 chansons, c’est rien. Pour tout vous dire, Bichon, c’est aussi l’un des albums que j’ai le plus écouté cette année. Et non, j’ai pas honte !

J’ai pas aimé :

Bon Iver – Bon Iver

Bon Iver, c’est un peu mon Dieu vivant. Avec ce nouvel album le garçon  n’hésite pas à mélanger les cartes, lorgner du côté bluesy/soul ou même de l’électro (comme dans l’étrange “Hinnom, TX”). La marque du barbu reste là : reverbe, voix haut-perchée, et cette atmosphère toujours calfeutrée maintes fois imitée par ses pairs, avec plus ou moins de succès. Certains titres sont bouleversants (“Holocene”, “Michicant”, “Wash”), mais il y a tout de même un raté qui empêche cet album d’être absolument parfait comme a pu l’être Emma : le titre “Beth/Rest” qui ferme l’album. Là, on se dit que Justin a justement été trop loin dans les expérimentations, et s’est lamentablement planté. Trop clinquant. Trop de synthé. Trop eigthies. Il s’apparente à la bande-son d’un vieux téléfilm que nos parents pouvaient regarder.

The Black Keys – El Camino

Quand on arrive dans une major, ça s’entend direct. Exit le son crados, borderline des Black Keys pour un son plus carré, propre. Merci Danger Mouse d’avoir fait des BK un groupe de rock comme les autres. J’aime beaucoup Danger Mouse, j’adore tous son travail, mais là j’accepte pas ! Pourquoi des chœurs ? POURQUOI ? Pour faire chanter les Zéniths et les Stades ? Heureusement il y a encore des riffs de guitares bien saignants, et quelques morceaux qui font décoller : en tête “Run Right Back“. Là, t’as envie d’être cette fille dont sont accrocs les deux BK, comme dit Mathilde dans sa chronique. Oui, il est bon cet album, mais tellement en dessous de Brothers ou Magic Potion.