Beauregard 2014 #3 : John Butler Trio, Damon Albarn, Breton, Agnes Obel, Yodelice, Seasick Steve, Portier Dean

C’est totalement épuisées mais le coeur et les oreilles remplies que l’on a quitté cette belle Normandie, après trois jours d’un festival qui a tenu ses promesses. Entre le beau, le très beau, le déjanté et le génial, on avait le choix, ce dimanche.

La découverte Portier Dean

“Comment on a pu passer à côté d’eux ?” Une chose est sûre, c’est qu’on ne va plus les lâcher désormais. On est tombées immédiatement amoureuses de cette folk délicate et épurée qui, malgré les petites imperfections (sûrement dues au trac), a su remporter l’adhésion d’un public de plus en plus nombreux.

Bluesy Seasick Steve

Casquette John Deere vissée sur le crâne, bouteilles de vin rouge dans les poches, salopettes et cheveux longs. Des guitares trafiquées, une batterie lourde et puissante, les rednecks de Seasick Steve ont fait plaisir à nos oreilles. Du bon country rock crade et à l’ancienne qui nous fait dire que Black Keys n’a rien compris en vendant son âme au diable mainstream. Ils sont deux sur scène et ont fait se lever et danser tout Beauregard. Dans ta face, Dan.

Dr Maxim et Mister Yodelice

Passée la réflexion “il est un peu bg Maxime non ?”, on peut se concentrer sur la musique. Alors oui, c’est sympa mais on est toujours un peu perdues avec Yodelice. On n’a pas encore fait le deuil de ses anciens titres que l’on n’entendra plus jamais en acoustique. Aujourd’hui, Yodelice c’est du rock un peu réchauffé certes, mais hyper efficace. Pour un festival, c’est parfait. Pour les amoureux du Yodelice des débuts, c’est raté.

La grâce d’Agnès Obel

Trois ans après son premier passage sur cette même scène normande, la belle Agnès est venue figer le temps. Son timbre épuré, à mi-chemin entre Chan Marshall et Victoria Legrand, touche instantanément. A l’heure du dîner, les festivaliers sont davantage intéressés par leurs burgers et les galettes saucisses, nous on s’est laissées porter par le quatuor élégant sur scène. Un moment suspendu sous le ciel sans nuage d’Hérouville. Classieux.

Breton. Brute.

A peine installé sur la scène B que Breton lâche les chevaux. Pas d’introduction, le son est lourd, Roman est plus qu’en forme et nous livre un show dantesque. Oui, Breton c’est une grosse claque. Oui, Breton c’est un peu hype, mais Breton c’est hyper efficace et avant de courir de l’autre côté du site pour écouter (et voir) Damon Albarn, ils ont offert un set musclé. L’un des meilleurs concerts du festival.

La claque Damon Albarn

Une foule remontée à bloc + un Damon Albarn au sommet de sa forme = ça fait des étincelles. Tout plein d’étincelles dans les yeux d’un public largement acquis à la cause de l’Anglais, qui a livré ici un set absolument parfait, calibré au millimètre, où se succédaient quelques œuvres solo (dont la sublime Heavy Seas Of Love en clôture), morceaux de Blur et The Good, The Bad & The Queen, mais aussi et surtout beaucoup de Gorillaz (réarrangé), dont le gigantissime Clint Eastwood, véritable clou du concert. Une section rythmique à la classe incontestable et des chœurs magnifiques sont venus compléter ce joli tableau, et nous offrir l’un, si ce n’est le meilleur concert de ce weekend.

La masterclass de John Butler Trio

Un de mes petits rêves “guitaristiques” était de voir ce groupe en live, c’est donc chose faite. Et c’est le sourire imprimé sur les lèvres que j’ai passé une heure à danser, chanter, ou juste me taire et me laisser emporter par la somptueuse Ocean, véritable classique des Australiens qui a contribué à forger, à juste titre, leur réputation de groupe à voir absolument sur scène. On vous conseille d’ailleurs vivement de revoir leur set sur le site de Culturebox.

Les Pixies ferment la boutique

À en juger par le flot incessant de festivaliers en direction de la sortie dès le début de leur prestation, il y avait clairement deux camps : les fans et les gens à bout.