On a vu (mais pas compris) : Lost River de Ryan Gosling

Bon commençons par évacuer le sujet : en vrai, je ne suis pas très fan de Ryan Gosling. J’entends les garçons rirent et les cris étouffés des filles. Oui pour moi Ryan Gosling ça restera l’éternel adolescent qui a joué dans la série Hercule et que je regardais le samedi après-midi devant mon bol de Kellog’s. Donc je ne pars pas avec ce regard d’amoureuse transie et aveuglée par le beau Ryan. C’est la curiosité qui m’a poussé à regarder Lost River. A force d’en entendre parler et d’entendre tout et n’importe quoi j’ai eu envie de regarder. Et, pour apprécier et comprendre le film, j’imagine que :

1. Il faut être amoureuse transie de Ryan Gosling

2. Etre super, super, SUPER high.

N’étant ni l’un ni l’autre, j’ai genre rien compris. Visiblement, l’histoire se passe dans une ville des Etats-Unis où règne vraisemblablement ce qu’en droit on appelle l’état de nature, en gros la loi du plus fort. Si tu n’as pas de fric pour payer ta maison, on te la détruit et un adolescent, Bully (réf à Larry Clark?), “owns the city”. Il coupe les lèvres des gens pour son plaisir personnel (ça donne des visages façon “L’homme qui rit”). Right. Dans ce bordel glauque à souhait, Billy (la magnifique Christina Hendricks aka la-meuf-à-qui-je-voudrais-ressembler-dans-une-prochaine-vie) doit s’occuper de ses deux gosses : le petit Franky et le grand Bones. Elle travaille dans un espèce de maison des horreurs pour gagner du fric tenue par Eva Mendes (oui, Ryan devait bien trouver un rôle à sa meuf, histoire qu’on se souvienne qu’elle est actrice avant d’être la meuf de…). Elle est genre super flippante et caricature à l’excès la femme latina avec ces “ehhh”. En cherchant à échapper à Bully, Bones se jette dans un lac et trouve un passage qui mène à une ville secrète et souterraine. On raconte qu’il y a un sort qui a été lancé sur cette ville (WHAT?) qui a donc été noyée (WHAAT??) et le garçon qui croit pas à cette histoire va pourtant essayer de casser le sortilège (WHAAAT?)… On est à la 74ème minute quand il prend cette décision (le film en compte 95, autant te dire que c’est long) et en fait on ne saura jamais s’il a trouvé sa terre promise. On espère pour lui quand même parce qu’elle craint sévère sa vie.

Bref, en regardant Lost River, j’ai eu l’impression de voir la lettre de motivation de Ryan Gosling au poste de réalisateur indé-arty-alien (coucou Laurence Arné) laissé vide depuis que la folie s’est emparée du cerveau de James Franco. En gros, chouchou Ryan veut persuader le public et peut-être les critiques que ô non il n’est pas qu’une belle gueule mais que le cinéma, il s’y connaît hein et qu’il peut être aussi bien devant que derrière la caméra. “Baigné dans le cinéma depuis mon plus jeune âge, j’ai une passion pour David Lynch, Dario Argento et Nicolas Winding Refn” pourrait-on décrypter entre les lignes. Du premier on retrouve l’atmosphère étouffante, du second l’attirance pour la sensualité macabre, du troisième les plans clair-obscur et la musique électro-pop. Well Ryan, on le sait tout ça, c’est ok. Mais ce Lost River est pour le coup étouffant et beaucoup trop grandiloquent. Trop de référence pour aucune cohérence finalement. Alors oui, les plans sont très jolis mais à trop vouloir chercher la crédibilité arty, Ryan Gosling a le cul coincé entre deux chaises et dans sa tête bien faite et bien trop pleine voilà ce qu’il s’est dit : “après tout, pourquoi faire simple quand on peut faire super compliqué?

Ou alors juste pour apprécier et comprendre “Lost River” il faut juste être high et complètement in love (donc aveugle) de Ryan Gosling.

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