Fnac Live 2015 : Benjamin Biolay, Django Django, Selah Sue et Christine & the Queens, avec eux, tout va bien.

Les esprits se sont à peine remis de la première journée que déjà on enchaîne sur une deuxième de soirée. Spéciale, la soirée, puisque Because truste la grande scène et fête ses 10 ans. A l’occasion, ils ont invité Minuit, Declan McKenna, Django Django, Selah Sue et Christine and The Queens.

Benjamin l’en-chanteur

Deuxième jour pour Fnac Live. Dans le salon de l’Hôtel de ville, il fait approximativement 69 degrés. Non, ce n’est pas exagéré, et non ce n’est pas à cause de Benjamin Biolay et de cette voix si suave et chaleureuse. Ou peut-être. Je ne sais plus. Ce que je sais en revanche, c’est que cet homme pourrait chanter les Pages Jaunes sur quelques notes de piano, ce serait beau. Là, il chantait Trenet, et il chantait un peu de lui aussi. Le mix parfait entre les chansons tristes à mourir et les heureuses à se dandiner. Le mix parfait histoire pour que nos petits sentiments jouent aux montagnes russes pendant quarante minutes.

Benjamin Biolay

La joie Django Django

On aime Django Django. On aime vraiment Django Django, mais on a tout de même un petit problème avec eux sur scène : ils sont statiques et ne bougent pas vraiment. Certes leur musique entraînante sent bon l’été, la joie, le bonheur et suffit à nous faire danser mais on aimerait davantage de partage. Mais on le répète, leur musique nous met tout de même en joie. Toujours.

L’efficacité Sue

C’est toujours avec une émotion certaine qu’on retrouve Selah Sue. Il y a cinq ans, c’est dans un Carmen quasi-vide que nos chemins se croisent. Ce soir, elle est devant un parvis noir de monde avec un deuxième album à défendre. Plus pop, moins influencé par Lauryn Hill mais toujours aussi efficace en live. La jeune Belge, perchée sur ses talons vertigineux , se démène avec une énergie toujours aussi folle mais n’hésite pas à offrir des moments suspendus, seule avec une guitare acoustique. Ça ne dure pas, mais c’est diablement joli.

Queen Christine

Retrouver Christine and The Queens sur cette place de l’Hôtel de ville, c’est étrange. Ca ravive des souvenirs. En 2012, elle était programmée à 17 heures, il y a peu de monde pour elle, elle est alors inconnue. À l’époque, c’est une “artiste en développement”, et les artistes en chantier, ça n’attire pas la foule. On est là, devant ce petit bout de femme dans sa veste jaune et on se dit “putain elle est folle, putain elle est géniale”. Folie et génie vont de paire pour moi. On est une centaine à tout casser, elle est toute seule sur sa scène. On entend des gens rire en disant “mais ça ne marchera jamais, c’est une blague cette nana”. Nous, on y croit dur comme fer. On sait que cette nana, c’est un diamant brut et on sait déjà qu’elle fera très mal. Trois ans plus tard, sur cette même scène, elle a une troupe de danseurs géniaux, des musiciens extra. Elle est en tête d’affiche, et il y a 30 000 personnes devant elle. Même le président de la République est venu voir le phénomène. C’est dire comment les deux trois aigris n’avaient rien compris. Évidemment on est toujours sous le charme. Oui, on est toujours en amour devant ce petit bout de femme qui en a bavé mais qui n’a jamais lâché pour devenir aujourd’hui, on le dit : la Reine de la Pop française. Une artiste qui propose un spectacle comme celui de Christine and the Queens, il n’en existe pas. Christine, on t’aime. C’est tout.

Texte : Sabine Swann Bouchoul | Photos : Emma Shindo